mercredi 24 novembre 2010

Campagne NOEL AUTREMENT 2010 : « Offrons-nous un avenir : les biens communs sont notre richesse »


Le Collectif chrétien « Vivre autrement » lance sa 11e campagne de sensibilisation et d’action en faveur de la préservation de l’environnement et de la Création. Il propose de réfléchir aux conditions de préservation et de partage entre tous des biens communs que sont l’eau, l’air, la terre, la paix, la santé, la justice et l’éducation.
En effet, tous ces biens communs nous semblent pour la plupart aller de soi et même parfois nous être dûs. Pourtant, ils manquent à beaucoup d'hommes dans le monde et ils sont menacés par les pollutions, le gaspillage, les réformes des services publics, le brevetage du vivant, les conflits….
En ce temps de Noël, le collectif propose à chacun de prendre conscience de la richesse que constituent ces biens : pouvoir respirer un air de qualité, pouvoir boire de l’eau sans restriction, avoir accès à une éducation gratuitement… et invite à s’informer sur leur devenir et à s’engager pour qu’ils soient accessibles à tous, partagés entre tous.
Car préserver ces biens communs passe par des gestes relevant de la responsabilité individuelle, mais aussi par une régulation collective qui est du ressort des responsables politiques et des citoyens.
A travers cette campagne, diffusée au moyen d’affiches, de flyers et d’outils pédagogiques, les 25 partenaires du collectif veulent que nous puissions ensemble « vivre Noël autrement », en nous offrant mutuellement une société fondée sur le partage et respectant la dignité inaliénable de tout homme.
C’est notre richesse, c’est notre avenir !
Plus d’infos sur le site www.noel-autrement.org

Contact presse :
Xavier Monmarché - Tél. : 06 18 43 83 48
Courriel : contact@noel-autrement.org

20 novembre 2010 : Lancement de la 2° année du parcours missionnaire diocésain : vidéo, diaporama et texte de présentation par le cardinal Ricard


Le cardinal Jean-Pierre RICARD, archevêque de Bordeaux, présente le projet du parcours missionnaire diocésain pour l'année 2010 - 2011.
1° partie

2° partie
Accéder au texte du cardinal Jean-Pierre Ricard prononcé devant l'assemblée diocésaine

Accéder à l'homélie du cardinal Jean-Pierre Ricard à l'occasion de l'eucharistie de clôture
Palais des Congrès – Bordeaux – Samedi 20 novembre 2010 : "Tracer des chemins nouveaux à l'Evangile"

vendredi 12 novembre 2010

La création au coeur de l'exhortation apostolique de Benoit XVI sur la Parole de Dieu

"Si au centre de la Révélation divine se situe l’événement du Christ, on doit aussi reconnaître que la création elle-même, le liber naturae (le livre de la nature), fait aussi essentiellement partie de cette symphonie à plusieurs voix dans laquelle le Verbe unique s’exprime."


La création naît du Logos et porte de façon indélébile la marque de la Raison créatrice qui ordonne et guide. Les Psaumes chantent cette joyeuse certitude : « Le Seigneur a fait les cieux par sa parole, l’univers, par le souffle de sa bouche » (Ps 33, 6) ; et encore : « il parla, et ce qu’il dit exista ; il commanda, et ce qu’il dit survint » (Ps 33, 9). Toute la réalité exprime ce Mystère : « Les cieux proclament la
gloire de Dieu, le fi rmament raconte l’ouvrage de ses mains »
(Ps 19, 2). Par conséquent, c’est l’Écriture Sainte elle-même qui nous invite à connaître le Créateur en observant la création (cf. Ps 13, 5 ; Rm 1, 19-20).



La création est le lieu où se développe toute l’histoire de l’amour entre Dieu et sa créature. Par conséquent, le salut de l’homme est la raison de tout. En contemplant le cosmos dans la perspective de l’histoire du salut, nous sommes amenés à découvrir la position unique et singulière qu’occupe l’homme dans la création : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme » (Gn 1, 27). Cela nous permet de reconnaître pleinement les dons précieux reçus du Créateur : la valeur de notre propre corps, le don de la raison, de la liberté et de la conscience.


Nous pouvons contempler la profonde unité entre la création et la nouvelle création et celle de toute l’histoire du salut dans le Christ. En recourant à une image, nous pouvons comparer l’univers à un « livre » – comme le disait également Galilée – le considérant comme « l’oeuvre d’un Auteur qui s’exprime à travers la “ symphonie ” de la création. Au sein de cette symphonie, on trouve, à un certain moment, ce que l’on appellerait en langage musical un “ solo ”, un thème confi é à un seul instrument ou à une voix unique ; et celui-ci est tellement important que la signification de toute l’oeuvre dépend de lui. Ce “ solo ”, c’est Jésus ... Le Fils de l’homme résume en lui la terre et le ciel, la création et le Créateur, la chair et l’Esprit. Il est le centre de l’univers et de l’histoire, parce qu’en lui s’unissent sans se confondre l’Auteur et son oeuvre »


La Parole de Dieu et la sauvegarde de la création
L’engagement dans le monde, que requiert la Parole divine, nous pousse à regarder avec des yeux nouveaux le cosmos tout entier, créé par Dieu et qui porte déjà en lui les traces du Verbe, par lequel tout a été fait (cf. Jn 1, 2). En effet, nous avons aussi, comme Chrétiens et messagers de l’Évangile une responsabilité vis-à-vis de la création. Si, d’un côté, la Révélation nous fait connaître le dessein de Dieu sur le cosmos, de l’autre, elle nous amène aussi à dénoncer les attitudes erronées de l’homme, quand il ne reconnaît pas toutes les choses comme l’empreinte du Créateur, mais comme une simple matière à manipuler sans scrupules. De cette manière, l’homme manque de l’humilité essentielle qui lui permet de reconnaître la création comme un don de Dieu qu’il doit accueillir et utiliser selon son dessein. Au contraire, l’arrogance de l’homme qui vit ‘comme si Dieu n’existait pas’, le porte à exploiter et à défigurer la nature, en ne reconnaissant pas en elle une oeuvre de la Parole créatrice. À partir de cette vision théologique, je désire répéter les affi rmations des Pères synodaux, qui ont rappelé « qu’accueillir la Parole de Dieu témoignée dans l’Écriture Sainte et dans la Tradition vivante de l’Église, engendre une nouvelle manière de voir les choses, en promouvant une authentique écologie, qui plonge sa racine la plus profonde dans l’obéissance de la foi […], en développant une sensibilité théologique renouvelée à la bonté de toutes les choses créées dans le Christ ». L’homme a besoin d’être à nouveau éduqué à l’émerveillement et à reconnaître la beauté authentique qui se manifeste dans les choses créées.

Benoit XVI, dans Verbum Domini, n° 1, 9, 13, 108.

Les Français ont amorcé leur révolution verte

La Croix du 11/11/2010 19:00

Europe Écologie et les Verts vont se fondre samedi 13 novembre à Lyon en un seul mouvement, doté d’un nouveau nom. Avec cette nouvelle offre politique, ils espèrent rallier de nombreux suffrages, faisant le pari du développement de la « fibre verte » des Français.

Crise économique, controverse scientifique sur le réchauffement climatique, rien n’y a fait. L’environnement s’est bel et bien enraciné dans la tête des Français. « Malgré une forte remontée des préoccupations économiques liée à la crise, l’environnement reste en 2010 un sujet de préoccupation majeur », analyse Sandra Hoibian, sociologue au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).

« Le processus du Grenelle a légitimé l’analyse des ONG, qui ont été mises sur un pied d’égalité avec les organisations syndicales, le patronat et les associations de consommateurs, assure Stephen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement. Notre constat sur les crises écologiques est aujourd’hui partagé par une majorité de Français. »

Reste dorénavant à passer du constat… à l’action. Et là, les Français n’en seraient qu’aux balbutiements de leur conversion à l’écologie. Certes, il existe des signes encourageants. « Le tri des déchets est entré dans les mœurs, avance ainsi Isabelle Sannié, économiste à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Les Français trient mal, mais ils trient ! »

L’énergie produite par les biocarburants a augmenté de 103%
De même, la consommation de produits alimentaires « bio » décolle. Le chiffre d’affaires du secteur a doublé entre 2005 et 2009. Près des trois quarts des foyers s’éclairent à l’aide d’ampoules à économie d’énergie. Et la petite laine supplémentaire est de plus en plus souvent préférée au radiateur d’appoint en cas de coup de froid…

« Le marché des produits dits durables doit encore passer d’un marché de niche à un marché de masse », constate Éric Duvaud, directeur du département Environnement chez Ernst & Young. Si les courbes décollent, le marché de l’alimentation bio ne représente jamais que moins de 2% du marché alimentaire total…

Concernant les énergies renouvelables, l’effet d’optique est encore plus spectaculaire. Entre 2007 et 2009, l’éolien a fait un bond de 91%. L’énergie produite par les biocarburants a augmenté de 103% et celle produite par le solaire photovoltaïque de… 600% !
Le gouvernement s’est arrêté à mi-chemin
De quoi donner le tournis, au point que le ministère de l’écologie a décidé de raboter les avantages fiscaux dont bénéficie le secteur pour éviter « la surchauffe ». Il n’empêche : rapportée à la production énergétique totale, la contribution de l’éolien et du photovoltaïque, partis de presque rien au milieu des années 2000, reste totalement marginale.

Parmi les moteurs du changement identifiés, seule la sensibilisation des acteurs est aujourd’hui acquise. « Les consommateurs ont aussi besoin d’une information fiable pour orienter leurs choix », ajoute Éric Duvaud. Or, elle fait aujourd’hui défaut. « La multiplication des allégations environnementales des entreprises finit même par instiller le doute », observe Isabelle Sannié.

Autre moteur du changement : la commande publique et la fiscalité, qui permettent de soutenir à leurs débuts les filières « vertes ». « Tant que les produits écologiques seront plus chers que les autres, les gens ne les achèteront pas ! », rappelle Stephen Kerckhove. Le bonus-malus automobile, les éco-prêts à taux zéro pour la rénovation de l’habitat… tous ces outils ont montré leur efficacité. Mais, en la matière, le gouvernement s’est arrêté à mi-chemin. La taxe sur les poids lourds, qui pourrait rééquilibrer le transport de fret – dominé à plus de 80 % par la route – en faveur du rail, est en suspens. Quant à la taxe carbone, elle a été abandonnée.
Prêts à voter pour un parti prônant des mesures écologiques radicales ?
« Tout est amorcé, notamment avec le Grenelle de l’environnement, assure Éric Duvaud. Mais nous n’en sommes encore qu’au stade du démarrage vers une économie plus responsable. » Pour l’instant, la production énergétique française reste dominée par le nucléaire, bête noire des écologistes. L’agriculture avance à petits pas vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Et personne ne veut lâcher le volant de sa voiture… « Plus de la moitié des Français utilisent leur voiture au moins une fois par jour, ajoute Isabelle Sannié. Une proportion qui a même augmenté ces dernières années. »

« Sans parler des contraintes financières, les Français sont pris entre deux feux : leur préoccupation pour l’environnement et leur aspiration à davantage de confort, résume Sandra Hoibian. Ils voudraient bien faire quelque chose, mais ne savent pas trop comment s’y prendre. Ils ont besoin d’un petit coup de pouce. De ce point de vue, ils semblent plus disposés qu’il y a dix ans à accepter des mesures contraignantes en faveur de l’environnement. »

Seraient-ils dès lors prêts à voter pour un parti prônant des mesures écologiques radicales ? Difficile à dire, d’autant que, jusqu’à présent, aucun lien direct n’a été démontré entre la sensibilité à l’environnement et le vote écologiste, qui reste très marqué par des considérations purement politiques.

Emmanuelle RÉJU

dimanche 7 novembre 2010

2010 11 06 : Les évêques de France à l'écoute des experts

Invités à s'adresser en plénière aux évêques de France, Michel Lepetit et Dominique Bourg ont déployé toute leur énergie (renouvelable) pour rappeler que la relation de l'humanité à son environnement est une question hautement spirituelle. A l'appui : graphiques, humour et phrases « choc »... à faire fondre les calottes.

Polytechnicien, conseiller dans la finance, Michel Lepetit est l'apôtre d'une économie « décarbonnée ». Il a donc dressé l'état des lieux des ressources énergétiques (pétrole, gaz et charbon) et expliqué qu'elles ne sont pas infinies.

« Nous sommes dans le pic pétrolier » a martelé l'intervenant. Après ce pic de production d'or noir, elle chutera. Or la demande est toujours forte et la production devient plus difficile en raison de l'épuisement des puits existants et des difficultés d'accès aux nouveaux gisements. On évalue à 2 milliards la quantité de barils encore extractible. Moins facilement transportable, le gaz n'est pas une solution. Le charbon disponible encore sous terre ferait bien d'y rester. Son extraction entraîne l'émission de gaz à effet de serre, le fameux CO2, responsable du réchauffement climatique que plus aucun scientifique n'ose contester.

Avec le réchauffement climatique justement, la hausse des températures pourrait faire advenir « un autre monde » prévient-il. Rien à voir malheureusement avec le Royaume de Dieu. En effet, les océans ne pourront pas absorber éternellement le CO2 : eux-mêmes se réchauffent. Le tableau final dépeint par l'expert prend les couleurs de l'Apocalypse : événements extrêmes se multiplieront, à l'image de la sécheresse en Australie (2007) ou de la canicule en Russie (2009).

Dans la primitive Eglise, membre de la communauté chargé de l'annonce de l'Evangile.

Réinterroger les fondamentaux de notre civilisation
« Philosophe de l'environnement et du Développement durable », auteur de « Pour une démocratie écologique » paru en septembre 2010 (Seuil), Dominique Bourg a souligné l'échec de 30 ans de Développement durable.

Le tandem « lutte contre la pauvreté » et « protection de l'environnement » n'a pas tenu ses promesses. L'impasse est d'avoir misé sur le progrès technologique qui finalement ne profite qu'à une minorité et sans changer nos modes de vie et notre logique de consommation sans fin.

L'expert a prédit des « tensions » autour des ressources : minéraux, eau douce, alimentation. "Dépêchez-vous de manger du poisson !" Certains sont en voie de disparition, comme le thon rouge qu'on trouve plus dans les frigos japonais qu'en mer. Et si les sols deviennent stériles, comment nourrir les troupeaux quand la production d'1kg de bœuf nécessite 7 à 10 kg de céréales ?

Après avoir démontré que nous sommes déjà « au taquet » pour les ressources, l'expert a enchaîné sur la dérégulation de la biosphère. Il notamment donné en exemple la disparition progressive de terres émergées, en raison de l'élévation du niveau des mers.

« Nos conditions de vie vont se pourrir » a-t-il annoncé en concluant par un appel à la responsabilité et à la créativité. Pour lui, c'est une chance, nous devons « réinterroger les fondamentaux de notre civilisation ». Aux évêques d'être prophétiques et d'acompagner les hommes vers une autre croissance.

L'audition d'experts a été la première étape du groupe de travail épiscopal mené par Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes et Président de Pax Christi.
A Lourdes, les évêques ont plusieurs carrefours (à huis clos) sur les thèmes suivants : agriculture, énergie, réchauffement climatique, économie & environnement, préservation de la biodiversité.
Mgr Stenger rendra les conclusions de leurs travaux lundi 8 novembre 2010.
source : Conférence des évêques de France

jeudi 4 novembre 2010

« Sur l’écologie, la société civile est en attente des positions de l’Eglise » article paru dans la Croix du 03/11/2010

La Croix du 03/11/2010
« Sur l’écologie, la société civile est en attente des positions de l’Eglise »

Nommé en mars dernier, le « monsieur écologie » de la Conférence des évêques estime que l’Église doit faire entendre sa voix sur les questions environnementales

ENTRETIEN
Jean-Hugues Bartet
Responsable du département « Environnement et modes de vie » à la Conférence des évêques de France

La Croix : Comment expliquer que l’écologie soit au programme cette année de l’Assemblée plénière des évêques de France ?

Jean-Hugues Bartet : L’Église de France se rend compte depuis plusieurs années que l’écologie est dans son champ de compétences. Non seulement sur un plan social, mais aussi par son aspect théologique.

Aimer son prochain, c’est se soucier de l’environnement et de la planète. L’écologie, c’est l’attention que nous portons à la maison commune. Et ce souci conduit forcément à la question : qui sommes-nous dans l’univers ?

Or, l’Église, comme l’a rappelé autrefois le cardinal Ratzinger, a longtemps négligé la théologie de la Création. Ainsi, l’Église de France, traditionnellement ancrée sur les questions sociales, avait un certain retard. Nous avions tendance à considérer que l’écologie, c’était un « plus » que seuls les riches pouvaient s’offrir.
Comment est-elle devenue un sujet de préoccupation pour les évêques ?

Cela fait quarante ans que les papes nous disent de nous préoccuper d’environnement. Depuis une vingtaine d’années, plusieurs associations, notamment Pax Christi, élaborent une réflexion, des documents d’information sur le sujet. En 1999, le livret La création au risque de l’environnement avait jeté les bases d’un travail théologique.

Sur ces sujets, l’Église de France a progressé au rythme lent de la société, si bien que, l’an dernier, lors de l’Assemblée plénière, les évêques ont décidé de créer un groupe de travail, qui va rendre ses conclusions le 8 novembre.
De quelle manière l’Église arrive-t-elle à faire entendre sa voix ?

Pour l’instant, elle ne dispose pas de lobbys… Il existe un petit réseau œcuménique et des groupes locaux qui essaient de faire aboutir des actions, notamment en matière d’urbanisme, de protection de l’environnement naturel. Il y a aussi les campagnes sur le thème « vivre autrement » organisées par un collectif de 27 associations.

Pour l’heure, le rôle clé de l’Église est d’aider à réfléchir. Et je suis frappé de constater que la société civile est en attente des réflexions des responsables religieux et des « porteurs de sens ». On l’a vu notamment au moment du « Grenelle de l’environnement », avant lequel les responsables religieux ont été invités par le ministre à s’exprimer.

D’ailleurs, je remarque que les intuitions de l’Église, en particulier pour le développement durable, sont reprises par la société. La première conférence de Stockholm sur l’environnement, en 1972 ,avait été ouverte par un message de Paul VI…
Quelles relations entretenez-vous avec les autres défenseurs de l’écologie, sachant que la plupart ne sont pas forcément proches des positions de l’Église ?

La politisation des écologistes et leur héritage libertaire ont freiné manifestement les relations avec l’Église. Mais l’ambiance s’est améliorée. Nicolas Hulot a signé la préface du livre La Création au risque de l’environnement , publié par la Conférence des évêques de France en 2008. Dans ces domaines, les relations sont potentiellement sympathiques, mais elles ne sont pas encore structurées.
Vous avez été nommé en mars à la tête du département « environnement et modes de vie » au sein du Conseil « famille et société » de la Conférence des évêques de France. Quel est votre rôle ?

Ma nomination a un aspect symbolique : elle est le signe que la Conférence des évêques considère l’écologie comme une question à part entière de la vie des chrétiens. Tous ceux qui mènent des initiatives dans ce domaine ont désormais un interlocuteur.

J’aimerais à l’avenir pouvoir proposer des kits de sensibilisation à l’écologie à destination des paroisses. Même si les associations écologistes ne nous ont pas attendus pour faire du bon travail, je crois que nous devons faire entendre notre propre voix. Les questions environnementales sont trop souvent envisagées sous l’angle d’une menace potentielle qu’il faudrait conjurer. Les chrétiens sont porteurs d’une espérance, en lien avec la Création.

Recueilli par Bruno BOUVET

jeudi 16 septembre 2010

Gouvernement britanique, Eglise catholique et changement climatique par David Cameron

Nous travaillons également en étroite collaboration avec l'Eglise catholique à travers le monde dans la campagne contre le changement climatique. Là encore, ce sont les pauvres qui souffriront le plus si nous n'agissons pas pour freiner le réchauffement du globe. Cela n'exige pas seulement un accord international, déjà difficile à obtenir, pour réduire les émissions de dioxyde de carbone, mais aussi de développer une nouvelle approche de la croissance économique, que nous devons définir et poursuivre en respectant et préservant notre environnement.

Le nouveau gouvernement britannique que je dirige croit fermement à la prise de décisions au niveau local, ainsi qu'à l'implication du plus grand nombre possible d'individus et d'organisations dans les efforts en vue d'assurer le bien-être de toutes les communautés.

l'ensemble de l'article sur : le monde.fr

mardi 7 septembre 2010

Église en Europe renouvelle ton engagement en faveur de la sauvegarde de la création !


MESSAGE FINAL des évêques et délégués des Conférences épiscopales d’Europe qui ont participé au PÈLERINAGE POUR LA SAUVEGARDE DE LA CRÉATION :1-5 septembre 2010
L’Église en Europe renouvelle son notre engagement en faveur de la sauvegarde de la création

Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de toute la création : un pèlerinage d’espérance pour l’Europe

Cinquante délégués des Conférences épiscopales d’Europe provenant de plus de quinze pays ont entamé le 1er septembre 2010 à la Cathédrale d’Esztergom, Hongrie, un pèlerinage d’espérance pour toute la création qui les a conduits au sanctuaire de Mariazell en Autriche, en passant par la Slovaquie où ils ont été accueillis par Mgr Stanislav Zvolenský, archevêque de Bratislava. Cette initiative s’inspirait du thème du Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale de la Paix de 2010 : Si tu veux construire la paix, protège la création.

La forme du pèlerinage a été choisie comme parcours de réflexion, formation et conversion nécessaire pour que l’humanité puisse prendre conscience de la taille du défi environnemental : le pèlerinage est à la fois une manifestation de foi et un engagement à changer. Ce pèlerinage a débuté par la bénédiction et l’aspersion du cardinal Péter Erdő, un rappel du Baptême qui, par le don divin de l’eau, nous a fait entrer dans l’Église en marche.

L’eau est un élément de la création riche de sens biblique et sacramentel. Par notre choix d’effectuer une partie de notre pèlerinage en bateau sur le Danube – le fleuve qui traverse le plus grand nombre de pays d’Europe – nous avons voulu manifester notre conscience aigue du fait que, comme l’a dit Benoît XVI, « l’accaparement des ressources, spécialement de l’eau, peut provoquer de graves conflits parmi les populations concernées. Un accord pacifique sur l’utilisation des ressources peut préserver la nature et, en même temps, le bien-être des sociétés intéressées » (CV n. 51). Les délégués ont examiné avec attention l’initiative œcuménique conjointe du Conseil national des Églises chrétiennes du Brésil (CONIC), soutenue par nombre de Conférences épiscopales d’Europe, intitulée Déclaration œcuménique sur l’eau comme droit de l’homme et bien public. L’eau, qui symbolise aussi la force fondamentale et partagée de la foi, est devenue aujourd’hui une ressource rare pour une grande partie de l’humanité.

La question de l’énergie a également fait l’objet d’une attention particulière. Les participants ont souligné l’importance d’utiliser les sources d’énergie renouvelables comme le vent, l’énergie solaire, le biodiesel, les petites centrales hydroélectriques, l’énergie des vagues et autres formes d’énergie non fossile, ainsi que la nécessité de résoudre la question des déchets à travers la prévention, le recyclage, et en encourageant le développement de technologies performantes, après une évaluation globale et rigoureuse de l’impact de toutes les dimensions de ces technologies sur l’environnement.

Les délégués qui participaient à ce pèlerinage ont réfléchi ensuite sur la façon de susciter une conversion des esprits et des cœurs à travers l’éducation, afin de changer certains modèles de comportement bien ancrés. Comme l’a expliqué le cardinal Peter Turkson, Président du Conseil Pontifical Justice et Paix, la tradition biblique met l’accent sur l’unité et la logique internes de la création, obéissant à une sagesse impartie et révélée par le Créateur qui assure sa beauté et son équilibre. De même que le « chaos » et la Parole de Dieu nous ont donné le « Cosmos », ainsi le Cosmos sans la Parole de Dieu nous ramène au chaos. Ce principe est déjà présent dans l’étymologie du terme « écologie » qui contient l’idée de veiller au bon ordre de l’oikos, la demeure, notre demeure terrestre. Quand tout est conforme à l’ordre, la beauté apparaît. Quand l’ordre est rompu ou gêné par l’égoïsme et le péché, la beauté est menacée. Ce thème a été mis en évidence par Benoît XVI dans Caritas in Veritate, où il nous dit que « la nature nous parle du Créateur (cf. Rm 1, 20) et de son amour pour l’humanité.…. Elle a donc elle aussi une ‘vocation’ ». La nature est à notre disposition non pas comme ‘un tas de choses répandues au hasard’, mais au contraire comme un don du Créateur qui en a indiqué les lois intrinsèques afin que l’homme en tire les orientations nécessaires pour la garder et la cultiver (Gn 2, 15) » (n. 48). Le message fondamental que ce pèlerinage entend lancer est que la bonté, la beauté et la fécondité de la création constituent la première vocation de l’homme, et qu’elles sont confiées à sa responsabilité.

En vue d’inspirer un engagement renouvelé envers la dimension morale et spirituelle des problèmes de l’environnement, les délégués attirent l’attention sur le riche patrimoine de valeurs contenu dans les traditions biblique, patristique et théologique, un patrimoine enraciné dans la raison humaine et proposé à l’humanité dans la doctrine sociale de l’Église catholique. Ces principes sont notamment :

• engagement envers le bien commun de tous les hommes, en reconnaissant que le bien de chacun dépend du bien-être de tous ;
• respect de la destination universelle des biens de la terre, en rejetant toute tentative de monopoliser, limiter ou commercialiser les biens que Dieu a donnés à tous et dont l’homme dépend pour son existence ;
• subsidiarité, en prenant conscience que les initiatives en faveur de l’environnement entreprises au niveau local, et notamment dans les foyers, les paroisses et les écoles, sont essentielles pour l’avenir de notre planète ;
• solidarité, en acceptant de sacrifier certains avantages personnels à court terme pour le bien de tous, et en particulier des pauvres et de ceux qui sont sans-voix ;
• justice distributive, en veillant à ce que ceux qui polluent le moins, comme les pauvres et ceux qui sont sans voix, ne soient pas les plus touchés par les effets de la crise de l’environnement ;
• justice intergénérationnelle, en agissant dès maintenant avec prudence et précaution pour éviter de mettre à risque l’existence même des générations futures.
• le « livre de la nature » est un et indivisible. Le respect de l’écologie de la personne humaine fait partie intégrante du respect de la création.

Nous appelons les jeunes, les familles, les communautés paroissiales, les monastères, les écoles, les séminaires et les universités à renouveler leur engagement envers leur vocation de veiller sur notre demeure terrestre en encourageant la diffusion, l’étude et l’application de ces principes, signes d’espérance lumineux et convaincants pour l’humanité.

Nous appelons en particulier à la prière et à l’action communes avec d’autres Églises chrétiennes et communautés ecclésiales, à l’instar de la prière œcuménique qui a eu lieu à St. Pölten dans le cadre de ce pèlerinage. Nous encourageons chaudement les Églises locales à participer à l’initiative du « Temps pour la Création » lancée en 2007 au 3ème Rassemblement oecuménique européen de Sibiu (Roumanie), qui prévoit de dédier la période comprise entre le 1er septembre et le 4 octobre – fête de saint François d’Assise – à la prière et aux actions en faveur de la création, comme le font déjà certaines Conférences épiscopales et Églises.
Nous encourageons en outre à établir un dialogue plus large avec la communauté politique, dont nous avons pu constater les avantages mutuels au cours de ce pèlerinage.

En faisant ce pèlerinage d’espérance pour toute la création, nous sommes conscients que, d’une certaine façon, nous avons suivi les traces de la Vierge Marie durant le voyage d’espérance et de joie qu’elle a entrepris en se hâtant de franchir les fleuves et les montagnes pour proclamer l’avènement de la nouvelle création à sa cousine Élisabeth. Nous sommes conscients que ce voyage de la Vierge Marie est l’image de l’Église de demain, une Église en marche qui porte dans son sein l’espérance du monde à travers les montagnes de l’histoire des hommes. En concluant aujourd’hui ce pèlerinage, à l’imitation de la Vierge Marie et sous la conduite priante du cardinal Christoph Schönborn, nous apportons au magnifique sanctuaire alpin de Mariazell notre espérance d’une nouvelle prise de conscience des « grandes choses » que Dieu a accomplies pour nous en nous faisant don de la création et de la nécessité de dire une nouvelle fois « oui » à notre vocation initiale. De même que nous avons entamé ce pèlerinage écologique au cœur de l’Europe dans la magnifique cathédrale de l’Assomption d’Esztergom et que nous l’avons terminé au sanctuaire alpin dédié à la naissance de la Vierge Marie à Mariazell, ainsi nous voulons continuer à porter dans notre pèlerinage sur terre l’espérance eschatologique de l’Église que « là où elle est allée », toute la création la suivra.

lundi 30 août 2010

lettre pastorale des évêques du Canada : « Notre rapport à l’environnement : le besoin d’une conversion ».

Lire la lettre des évêques du Canada : « Notre rapport à l’environnement : le besoin d’une conversion ».

Les évêques du Canada publient une lettre pastorale sur l’environnement

http://www.cccb.ca/site/Files/LettrePastoraleEcologie.pdf

L’écologie, de la Bible à nos jours. « Pour en finir avec les idées reçues »

L’écologie, de la Bible à nos jours. « Pour en finir avec les idées reçues », ce livre-enquête de Patrice de Plunkett est paru aux éditions de L’Œuvre.

Entretien avec l’auteur

Patrice de Plunkett : L’écologie, de la Bible à nos jours - Pour en finir avec les idées reçues. (Editions de L’Œuvre, 20 euros).

Fiches bible et écologie à télécharger

Télécharger les dix fiches de réflexion "bible et écologie"

Le thème retenu « Bible et écologie » est d’une actualité brûlante. Plus que jamais les questions écologiques occupent le devant de la scène. Chacun prend conscience de l’importance des enjeux : c’est l’avenir de la planète et celui de l’humanité qui semblent menacés. Des changements de mentalité et de comportement s’opèrent, tant au niveau des individus qu’au niveau des gouvernements.

Ces prises de conscience sont suscitées par des informations de plus en plus précises et documentées : émissions de gaz à effets de serre, réchauffement de la planète, bouleversements climatiques avec la nouvelle catégorie des « réfugiés climatiques », etc. C’est une sorte d’état d’urgence qui s’installe. Le premier secrétaire de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, déclarait le 3 septembre dernier : « Nous avons le pied collé sur l’accélérateur et nous fonçons vers l’abîme ». Face à ces discours catastrophistes – voire apocalyptiques - il est utile d’interroger la Bible pour alimenter la réflexion et l’action.

Les dix fiches bibliques contenues dans ce dossier offrent un parcours original, de la Genèse à l’Apocalypse. Il ne s’agit pas de commettre d’anachronismes : la Bible ne parle pas de taxe carbone, de décroissance, ou d’empreinte écologique… Et pourtant, du Déluge aux années de vaches maigres (Gen 48) en passant par la louange de la création dans sa (bio)diversité, et l’avertissement à ceux qui exploitent la terre (Apocalypse), le détour par les textes bibliques offre une approche renouvelée des grandes questions du moment. Les fiches bibliques – simples et pédagogiques - ont été préparées par des biblistes protestants et catholiques, en partenariat avec l’association A Rocha (www.arocha.org) et le collectif Bible et création (http://blog.bibleetcreation.com). Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes et président de Pax Christi - France a également contribué au dossier.

Le dossier de la semaine de la Bible, qui débute le premier dimanche de l’avent, peut être utilisé toute l’année, par des groupes très divers (bibliques, œcuméniques, etc.).

extrait de http://www.la-bible.net/page.php?ref=semainebible09

Le respect de la création par les évêques de France

cliquer pour lire les
Extraits d'un texte sur le respect de l'environnement datant du 13 janvier 2001 et publié par la Commission des évêques de France

Fiche pédagogique jeune pour organiser une soirée sur la biodiversité

Fiche pédagogique jeune pour organiser une soirée sur la biodiversité
But :
- Découvrir la campagne « vivre l’été autrement
- Découvrir la biodiversité
- Débattre
- Aboutir à des pistes d’action

Durée : 1h30
Public :
De 13 à 30 ans
De 2 à 50 personnes

Matériel :
Les fiches du Quizz (en annexe)
Les extraits des musiques du quizz (si possible)
Une feuille de Q-sort par personne (en annexe)

Déroulement :
Cette soirée se déroule en plusieurs étapes : un quizz sur la biodiversité, un Q-sort, une
présentation de campagne « vivre l’été autrement » et un temps de débat.

Le quizz de la biodiversité
Ce quizz se déroule en trois manches et en équipe :
1ère manche : 6 questions, 2 possibilités de réponses, 1 point par bonne réponse
2ème manche : 6 questions, 4 possibilités de réponses, 3 points par bonne réponse
3ème manche : 6 questions, réponse cash, 5 points par bonne réponse

Le Q-sort
Chaque participant reçoit une feuille Q-sort. Dans un premier temps, les participants doivent classer individuellement les affirmations dans les cases en inscrivant le numéro de l’affirmation correspondante. Ensuite, par petits groupes les participants comparent les affirmations qu’ils aiment le plus et celles qu’ils aiment le moins. Ils débattent ensemble et ils se mettent d’accord pour remplir les autres cases.
Enfin chaque groupe présente les affirmations qu’ils aiment le plus et celles qu’ils aiment le moins en expliquant pourquoi.

La campagne « Vivre l’été autrement »
L’animateur présente la présentation et les outils de la campagne « Vivre l’été autrement ».

Débat
L’animateur lance le débat.
Qu’est-ce que vous retenez de la biodiversité ?
Comment vous sentez-vous concernés ?
Que pouvez-vous faire ensemble ? Individuellement ?

Pour permettre aux jeunes de s’engager réellement, vous pouvez leur proposer de réaliser une affiche qui présente un projet autour de la biodiversité.

télécharger la fiche

Histoire du développement durable

http://paxchristi.cef.fr/docs/HistoriqueDvtDurable.groupe335Angouleme.2009.pdf

Les 27 principes de la Déclaration de Rio

La Conférence des Nations Unies qui a eu lieu à Rio en 1992, a proclamé 27 principes du développement durable.

L'homme est au centre des préoccupations (1) dans le respect des générations présentes et futures (3).

Les Etats, qui doivent coopérer de bonne foi (27), ont le droit souverain d'exploiter leurs ressources sans nuire aux autres Etats (2) qu'ils doivent avertir de toute catastrophe (18) ou activités dangereuses pouvant les affecter (19).

La protection de l'environnement est partie intégrante du processus de développement (4) elle est conditionnée par la lutte contre la pauvreté (5) et concerne tous les pays (6) selon des responsabilités communes mais différenciées (7). Les modes de production et de consommation non viables (non durables) doivent être éliminés (8) au profit de ceux qui seraient viables dont la diffusion doit être favorisée (9).

Le public doit être impliqué dans les décisions (10) dans le cadre de mesures législatives efficaces (11), économiques en internalisant les coûts grâce au principe pollueur payeur (16), par des études d'impact (17), toutes mesures qui ne doivent pas constituer des barrières injustifiées au commerce (12) tout en assurant la responsabilité de ceux qui causent les domages (13) et en évitant le transfert d'activités polluantes (14).

Le principe de précaution (15) doit être mis en oeuvre.

Un certain nombre de groupes majeurs ont un rôle particulier à jouer : les femmes (20), les jeunes (21), les communautés locales et autochtones (22).

La paix, le développement et la protection de l'environnement sont interdépendants et indissociables (25) les règles d'environnement doivent être respectées en temps de guerre (24) et pour les populations occupées ou opprimées (23). Les différents d'environnement doivent être résolus pacifiquement (26).

Brève généalogie des prises de paroles chrétiennes sur les questions d'environnement

Message du patriarche orthodoxe Bartholomeos Ier, pour la journée de prière du 1er septembre.

Un vent mauvais souffle sur l'éolien girondin

Environnement Les restrictions du Grenelle II pourraient mettre en péril des projets économiques

Le vote, demain, du projet de loi Grenelle II à l'Assemblée nationale pourrait contrarier les ambitions girondines. En effet, l'implantation d'éoliennes pourrait devenir beaucoup plus compliquée car la loi imposerait des projets de cinq mâts minimum, à une distance de 500 m des zones urbanisables. Ces zones seseraient par ailleurs classées pour la protection de l'environnement, comme les usine chimiques Seveso, un comble pour l'énergie renouvelable. Cela pourrait mettre à mal « 70% des projets potentiels », selon Philippe Plisson, député PS de Gironde et démissionnaire de la mission parlementaire sur l'éolien (il l'a quittée en mars en raison des positions anti-éoliennes de certains membres).

Il est également porteur du projet de ferme éolienne le plus avancé du département, à Saint-Ciers-sur-Gironde, remis en cause par la loi. «Pour respecter tous les critères [les distances avec les habitations et entre les mâts, notamment, il faudrait 100 hectares de surface en continu, et c'est impossible.» Par ailleurs, le projet girondin ne devrait pas dépasser trois mâts, alors que la future loi en prévoit cinq au minimum. Malgré le Grenelle II, Philippe Plisson a l'intention de poursuivre, même si cela est voué à l'échec. D'autres projets au Verdon et à Saint-Savin vont peut-être devoir revoir leur copie. «Ces décisions auront des conséquences écologiques, regrette-t-il, mais aussi économiques.»

Blanquefort mise sur l'éolien
Selon lui, des industriels risquent de ne pas s'engager si la loi passe, « il y a des doutes et des inquiétudes ». Un aspect qui concerne tout particulièrement la Gironde puisque Blanquefort souhaite développer sa zone industrielle autour des éco-­activités, dont l'éolien. La ville envisage la création de 2 000 emplois dans les deux ans. First Aquitaine Industries devrait accueillir un atelier de production de couronnes pour les éoliennes. De leur côté, EADS Astrium et Vergnet envisagent d'établir la seconde usine française de fabrication de pales, avec 350 emplois à la clé. A priori, ces projets ne seraient pas menacés, mais la loi pourrait refroidir de nouveaux investisseurs. Dès l'annonce des restrictions appliquées aux éoliennes, des élus socialistes locaux, dont Vincent Feltesse, président PS de la CUB et maire de Blanquefort, ont publié une tribune dans Le Monde pour exprimer leurs inquiétudes. Alain Juppé a également, de son côté, manifesté son mécontentement.

Orianne Dupont dans
http://www.20minutes.fr/article/403365/Bordeaux-Un-vent-mauvais-souffle-sur-l-eolien-girondin.php

Le christianisme, responsable de la crise écologique ?

Diverses réflexions sur l’écologie, l’écologisme, et La « responsabilité » du christianisme dans la crise écologique.
à lire sur : http://www.journees-paysannes.org/Le-christianisme-responsable-de-la-crise-ecologique.html

Charte du joyeux éco citoyen par les enfants de l'ACE

« Charte du joyeux éco-citoyen »
Les enfants des clubs de l’Action Catholique des Enfants
s’engagent pour le respect de l’environnement
« L’eau c’est la vie ! »
Economiser l’eau
Garder les rivières propres, ne pas y déverser des produits chimiques
Lutter et s’exprimer contre la pollution de la mer
Récupérer l’eau de pluie pour l’arrosage
« Une forêt à protéger »
Protéger les animaux
Nettoyer la forêt et la protéger
Ne pas couper trop d’arbres
Ne pas faire de feu dans la forêt
Ne pas gaspiller le papier
« Les énergies à économiser »
Eteindre la lumière et les appareils électriques quand on ne les utilise pas
Utiliser les énergies renouvelables (vent, eau, soleil)
Ne pas laisser le chauffage allumé quand les fenêtres sont ouvertes
« On respecte notre quartier et notre village »
Nettoyer autour de chez soi
Mettre tous ses déchets dans les poubelles en respectant le tri sélectif
Aider les enfants qui ramassent les déchets
Avoir plus de poubelles dans nos quartiers
Ramasser les crottes de chien
Ne pas laisser les poubelles au milieu de la route
Ne pas jeter les mégots de cigarette
Ne pas faire de tags sur les murs sans autorisations
Ne pas cracher
Ne pas faire pipi dans la rue
Ne pas détruire le matériel public
« Tous ensemble on agit ! »
Dire que la planète que Dieu nous a confiée est belle
Cultiver et acheter Bio
Protéger la nature et la respecter pour éviter les catastrophes naturelles
Faire des dons aux associations en mettant les bouchons et les bouteilles en verres dans leurs containers
Laisser la voiture et prendre le vélo ou ses pieds pour parcourir les petites distances
Faire des campagnes de sensibilisation à l’aide d’un jeu dans nos quartiers et villages
Objectif Terre ! Engage toi pour la planète !
en respectant cette charte proposée par les enfants
Retrouvez la « Charte du joyeux éco-citoyen »sur www.ace.asso.fr.

http://ace.cef.fr/IMG/pdf/Charte_du_joyeux_eco-citoyen.pdf

Les catholiques s'éveillent à l'écologie article paru dans la Croix LA CROIX 15/10/2007

Les catholiques s'éveillent à l'écologie

À l'unisson de la société civile, les catholiques français commencent à prendre la mesure des problèmes environnementaux et à se mobiliser
Ils sont peu nombreux à faire dialoguer le monde écologiste et le monde catholique. Jean-Marie Pelt, botaniste et président de l’Institut européen d’écologie, est de ces rares personnalités qui œuvrent explicitement à la rencontre de ces deux milieux.

Membre de deux groupes de travail du Grenelle de l’environnement, auquel il a été invité en tant que « personne morale associée », Jean-Marie Pelt est bien conscient de l’absence des Églises et des associations chrétiennes dans cette consultation, pourtant très large, de la société civile.

Une absence explicable, selon lui, par le retard de l’Église catholique sur les questions écologiques. « Les Églises – en particulier notre Église catholique – s’éveillent lentement à l’écologie, souligne-t-il. Mieux vaut tard que jamais, mais il y a eu un très grand retard. »

Si, dans l’histoire récente, l’Église catholique s’est mobilisée sur les questions sociales et bioéthiques, elle n’a pas beaucoup défriché le champ écologique. « L’Église s’est beaucoup mobilisée pour le respect de la vie humaine de la conception à la mort naturelle. On peut répéter cette conviction, mais à condition qu’il y ait encore une vie humaine ! » plaide Jean-Marie Pelt, pour qui « la protection de la vie tout court est une priorité absolue ».
"Il y a un réveil au sein des Églises"
Parmi les catholiques, il y eut pourtant quelques pionniers. Jean Bastaire, écrivain très inspiré par la tradition franciscaine, appelle depuis de nombreuses années les chrétiens à une « conversion écologique ».

Jean-Pierre Ribaut, ancien chef de la division de l’environnement au Conseil de l’Europe, aujourd’hui diacre permanent à Bordeaux, s’est, lui, beaucoup mobilisé dans la mise en place de groupes œcuméniques « écologiques » dans le sillage de Pax Christi France. L’impulsion donnée par ces pionniers entre aujourd’hui en synergie avec la mobilisation de la société civile.

Sous ces effets conjugués, les catholiques sortent progressivement d’un long sommeil. Mgr Marc Stenger et Jean-Pierre Chaussade, en charge des questions environnementales à Pax Christi, évoquent volontiers la petite brise écologique qui souffle sur l’Église de France. Près de 20 groupes en lien avec Pax Christi ont vu le jour en moins de deux ans. Un collectif d’associations et de mouvements chrétiens lance régulièrement des campagnes de sensibilisation pour inciter les fidèles à changer de modes de vie et de consommation.

Dans les diocèses, les initiatives, locales mais concrètes, se multiplient. « À Paris, le Couvent des Bernardins restauré a été équipé d’une climatisation fonctionnant avec un système de pompe à chaleur sur la nappe phréatique, témoigne Jean-Pierre Chaussade, diacre pour le diocèse de Paris, qui ajoute que depuis cette rentrée, la formation des futurs prêtres parisiens comprendra deux conférences : l’une sur l’environnement et le développement durable, l’autre sur le changement climatique. « Il y a un réveil au sein des Églises, confirme Jean-Marie Pelt. Dans les demandes d’intervention, ce qui vient du monde chrétien est maintenant abondant, alors qu’il y a encore un an, il ne venait rien… »
Près de 4 000 participants attendus à Paris en novembre
D’autres signes sont toutefois moins encourageants. Cette année encore, la proposition faite aux Églises chrétiennes d’organiser au mois de septembre « Un temps pour la Création » n’a recueilli que peu d’écho. Cette initiative, relayée par le Réseau environnemental chrétien européen (Ecen), propose aux communautés chrétiennes d’organiser une rencontre, une conférence ou une veillée de prière, ayant pour thème la Création et le respect de l’environnement (lire La Croix du 1er septembre).

« Je ne suis pas sûr que tous les évêques connaissent l’existence de cette proposition, reconnaît Mgr Stenger. À Pax Christi, nous ne voulons pas faire de mot d’ordre sur les questions environnementales. Nous préférons inciter et laisser chacun prendre peu à peu la mesure des choses. »

Signe que les choses sont pourtant en train de bouger, les prochaines Semaines sociales de France (SFF), rassemblement des « catholiques sociaux », aborderont cette année les questions d’écologie et de développement durable. Sur le thème « Vivre autrement. Pour un développement durable et solidaire », près de 4 000 participants sont attendus à Paris, du 16 au 18 novembre prochain.

« Cela fait deux ans qu’on s’y prépare et nous tombons en plein Grenelle de l’environnement, se réjouit Jean-Pierre Rosa, membre du conseil des SSF. Les Semaines sociales aborderont les questions écologiques à leur manière, avec “une tonalité sociale” ». « Les chrétiens sont particulièrement attentifs aux retombées des changements nécessaires dans les modes de vie, souligne-t-il. Il s’agit de soulever la question d’un autre mode de développement, d’une autre manière de vivre ensemble. »
"Les milieux écologiques sont peu prêts à collaborer"
Les catholiques, qui se mobilisent avec retard sur les questions écologiques, sont-ils pour autant attendus ? Sur cette question, les avis sont partagés. « Je dirais que les milieux écologiques sont peu prêts à collaborer », juge Jean-Marie Pelt qui considère que le monde catholique est culturellement très éloigné de celui de l’écologie. « Je ne pense pas que les catholiques le perçoivent, mais les écologistes le sentent très clairement et sont souvent critiques envers le judéo-christianisme qu’ils rendent responsable de l’état de dégradation de la planète. »

Cette thèse, développée à la fin des années 1960 par le médiéviste américain Lynn White, reproche à la pensée juive et chrétienne d’avoir préparé et encouragé une mentalité dominatrice dans la relation de l’homme à la nature, inspirée en particulier du commandement divin adressé à l’homme dans le récit de la Genèse (1,28) : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. »

Cette lecture a depuis été largement réexaminée et critiquée, mais son impact demeure. « Il ne faut pas oublier que Lynn White était un protestant engagé, souligne ainsi Otto Schäfer, botaniste et théologien protestant. Son idée n’était pas qu’il fallait être moins chrétien pour protéger l’environnement, mais qu’il fallait être chrétien d’une autre façon, plus profonde. »

D’autres écologistes, moins critiques ou conscients que les réponses techniques à la crise écologique ne suffiront pas, n’hésitent pas à tendre la main aux Églises et aux religions. « Nous ne pouvons esquiver plus longtemps le rendez-vous critique que nous avons avec notre société matérialiste. Fondamentalement, ce rôle revient aux hommes d’Église, aux hommes de foi, et, plus généralement aux hommes d’esprit, déclarait récemment Nicolas Hulot (1). Je pense que la religion peut servir l’écologie, mais inversement je suis convaincu que l’écologie peut servir la religion. »

Elodie MAUROT

(1) La Création, un trésor à contempler, un trésor à sauver, Revue Prier, Hors-série n° 85, 8,90 €.

EXTRAITS DU COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE RELATIFS A LA SAUVEGARDE DE L’ENVIRONNEMENT

DIXIÈME CHAPITRE
SAUVEGARDER L'ENVIRONNEMENT


I. ASPECTS BIBLIQUES
451 L'expérience vive de la présence divine dans l'histoire est le fondement de la foi du peuple de Dieu: « Nous étions esclaves de Pharaon en Égypte et le Seigneur nous a fait sortir d'Égypte par sa main puissante » (Dt 6, 21). La réflexion sur l'histoire permet de résumer le passé et de découvrir l'œuvre de Dieu jusque dans ses propres racines: « Mon père était un Araméen errant » (Dt 26, 5); un Dieu qui peut dire à son peuple: « Je pris votre père Abraham d'au-delà du Fleuve » (Jos 24, 3). C'est une réflexion qui permet de se tourner avec confiance vers l'avenir, grâce à la promesse et à l'alliance que Dieu renouvelle continuellement.
La foi d'Israël vit dans le temps et dans l'espace de ce monde, perçu non pas comme un milieu hostile ou comme un mal dont il faut se libérer, mais plutôt comme le don même de Dieu, le lieu et le projet qu'il confie à la conduite responsable et au travail de l'homme. La nature, œuvre de l'action créatrice divine, n'est pas une concurrente dangereuse. Dieu, qui a fait toutes choses, pour chacune d'elle « vit que cela était bon » (Gn 1, 4.10.12.18. 21.25). Au sommet de sa création, comme quelque chose de « très bon » (Gn 1, 31), le Créateur place l'homme. Seuls l'homme et la femme, parmi toutes les créatures, ont été voulus par Dieu « à son image » (Gn 1, 27): c'est à eux que le Seigneur confie la responsabilité de toute la création, la tâche de prendre soin de son harmonie et de son développement (cf. Gn 1, 26-30). Le lien spécial du couple humain avec Dieu explique sa position privilégiée dans l'ordre de la création.

452 La relation de l'homme avec le monde est un élément constitutif de l'identité humaine. Il s'agit d'une relation qui naît comme fruit du rapport, encore plus profond, de l'homme avec Dieu. Le Seigneur a voulu que la personne humaine soit son interlocutrice: ce n'est que dans le dialogue avec Dieu que la créature humaine trouve sa propre vérité, dont il tire inspiration et normes pour projeter le futur du monde, un jardin que Dieu lui a donné à cultiver et à garder (cf. Gn 2, 15). Même le péché n'élimine pas cette tâche, bien que grevant de douleur et de souffrance la noblesse du travail (cf. Gn 3, 17-19).
La création est toujours objet de la louange dans la prière d'Israël: « Que tes œuvres sont grandes, Seigneur! Tu les fis toutes avec sagesse » (Ps 104, 24). Le salut est compris comme une nouvelle création, qui rétablit l'harmonie et la potentialité de croissance que le péché a compromis: « Je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle » (Is 65, 17) — dit le Seigneur — pour « que le désert devienne un verger (...) et la justice habitera le verger. (...) Mon peuple habitera dans un séjour de paix » (Is 32, 15-18).

453 Le salut définitif, que Dieu offre à toute l'humanité par son propre Fils, ne s'accomplit pas en dehors de ce monde. Bien que blessé par le péché, il est destiné à connaître une purification radicale (cf. 2 P 3, 10) dont il sortira renouvelé (cf. Is 65, 17; 66, 22; Ap 21, 1), en devenant finalement le lieu où « la justice habitera » (cf. 2 P 3, 13).
Dans son ministère public, Jésus met en valeur les éléments naturels. Il est non seulement un savant interprète de la nature à travers les images qu'il aime en offrir et les paraboles, mais il est aussi celui qui la domine (cf. l'épisode de la tempête apaisée en Mt 14, 22-33; Mc 6, 45-52; Lc 8, 22- 25; Jn 6, 16-21): le Seigneur la met au service de son dessein rédempteur. Il demande à ses disciples de considérer les choses, les saisons et les hommes avec la confiance des fils qui savent ne pas pouvoir être abandonnés par un Père prévoyant (cf. Lc 11, 11-13). Loin de se faire esclave des choses, le disciple du Christ doit savoir s'en servir pour créer le partage et la fraternité (cf. Lc 16, 9-13).
454 Le point culminant de l''entrée de Jésus-Christ dans l'histoire du monde est la Pâque, où la nature même participe au drame du Fils de Dieu rejeté et à la victoire de la Résurrection (cf. Mt 27, 45.51; 28, 2). Traversant la mort et y greffant la nouveauté resplendissante de la Résurrection, Jésus inaugure un monde nouveau où tout lui est soumis (cf. 1 Co 15, 20-28) et rétablit les rapports d'ordre et d'harmonie que le péché avait détruits. La conscience des déséquilibres entre l'homme et la nature doit s'accompagner de la conscience qu'en Jésus la réconciliation de l'homme et du monde avec Dieu s'est réalisée, de sorte que tout être humain, connaissant l'amour divin, peut retrouver la paix perdue: « Si donc quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle: l'être ancien a disparu, un être nouveau est là » (2 Co 5, 17). La nature, qui a été créée dans le Verbe, est réconciliée avec Dieu et pacifiée par ce même Verbe qui s'est fait chair (cf. Col 1, 15-20).

455 Non seulement l'intériorité de l'homme est assainie, mais toute sa corporéité est touchée par la force rédemptrice du Christ; la création tout entière prend part au renouveau qui jaillit de la Pâque du Seigneur, bien que dans les gémissements des douleurs de l'enfantement (cf. Rm 8, 19- 23), en attendant que voient le jour « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21, 1), don de la fin des temps, du salut achevé. Entre-temps, rien n'est étranger à ce salut: dans n'importe quelle condition de vie, le chrétien est appelé à servir le Christ, à vivre selon son Esprit, en se laissant guider par l'amour, principe d'une vie nouvelle, qui rapporte le monde et l'homme au projet de leurs origines: « Soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l'avenir: tout est à vous; mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 22-23).

II. L'HOMME ET L'UNIVERS DES CHOSES
456 La vision biblique inspire les comportements des chrétiens en ce qui concerne l'utilisation de la terre, ainsi que le développement de la science et de la technique. Le Concile Vatican II affirme: « Participant à la lumière de l'intelligence divine, l'homme a raison de penser que, par sa propre intelligence, il dépasse l'univers des choses ».946 Les Pères conciliaires reconnaissent les progrès accomplis grâce à l'application inlassable, au long des siècles, du génie humain dans les sciences empiriques, dans les arts techniques et dans les disciplines libérales.947 « Aujourd'hui, aidé par la science et la technique, l'homme a étendu sa maîtrise sur presque toute la nature, et il ne cesse de l'étendre ».948

Puisque l'homme, « créé à l'image de Dieu, a en effet reçu la mission de soumettre la terre et tout ce qu'elle contient, de gouverner le cosmos en sainteté et justice et, en reconnaissant Dieu comme Créateur de toutes choses, de Lui référer son être ainsi que l'univers: en sorte que, tout étant soumis à l'homme, le nom même de Dieu soit glorifié par toute la terre », le Concile enseigne que « l'activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s'acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au dessein de Dieu ».949

457 En soi, les résultats de la science et de la technique sont positifs: « Loin d'opposer les conquêtes du génie et du courage de l'homme à la puissance de Dieu et de considérer la créature raisonnable comme une sorte de rivale du Créateur, les chrétiens sont au contraire bien persuadés que les victoires du genre humain sont un signe de la grandeur divine et une conséquence de son dessein ineffable ».950 Les Pères conciliaires soulignent également le fait que « plus grandit le pouvoir de l'homme, plus s'élargit le champ de ses responsabilités, personnelles et communautaires »,951 et que chaque activité humaine doit correspondre, selon le dessein de Dieu et sa volonté, au vrai bien de l'humanité.952 Dans cette perspective, le Magistère a plusieurs fois souligné que l'Église catholique ne s'oppose en aucune façon au progrès; 953 au contraire, elle considère que « la science et la technologie sont un merveilleux produit du don divin de la créativité humaine; en effet elles nous ont apporté d'extraordinaires possibilités et nous en avons tous bénéficié d'un cœur reconnaissant ».954 C'est la raison pour laquelle, « Comme croyants en Dieu, qui a jugé bonne la nature qu'il a créée, nous bénéficions des progrès techniques et économiques que l'homme, par son intelligence, parvient à réaliser ».955

458 Les considérations du Magistère sur la science et sur la technologie en général sont également valables pour leurs applications au milieu naturel et à l'agriculture. L'Église apprécie « les avantages qui résultent — et qui peuvent résulter encore — de l'étude et des applications de la biologie moléculaire, complétée par d'autres disciplines comme la génétique et son application technologique dans l'agriculture et dans l'industrie ».956 En effet, « la technique correctement appliquée pourrait constituer un précieux instrument pour résoudre de graves problèmes, à commencer par ceux de la faim et de la maladie, grâce à la production de variétés de plantes améliorées, plus résistantes, et à la fabrication de précieux médicaments ».957 Toutefois, il est important de réaffirmer le concept de « juste application », car « nous savons que ce potentiel n'est pas indifférent: il peut être utilisé pour le bien de l'homme comme pour son avilissement ».958 Voilà pourquoi, « il est (...) nécessaire de conserver une attitude de prudence et d'être très attentifs à la nature, aux finalités et aux styles des diverses formes de technologie appliquée ».959 Que les hommes et femmes de science « utilisent vraiment leurs recherches et leur habilité technique au service de l'humanité »,960 en sachant les subordonner « aux principes et valeurs d'ordre moral qui respectent et réalisent la dignité de l'homme dans toute sa plénitude ».961

459 Le point central de référence pour toute application scientifique et technique est le respect de l'homme, qui doit s'accompagner d'une attitude obligatoire de respect à l'égard des autres créatures vivantes. Même lorsque l'on pense à leur altération, « il faut (...) tenir compte de la nature de chaque être et de ses liens mutuels dans un système ordonné ».962 En ce sens, les formidables possibilités de la recherche biologique suscitent une profonde inquiétude, dans la mesure où « on n'est peut-être pas encore en mesure d'évaluer les troubles provoqués dans la nature par des manipulations génétiques menées sans discernement et par le développement inconsidéré d'espèces nouvelles de plantes et de nouvelles formes de vie animale, pour ne rien dire des interventions inacceptables à l'origine même de la vie humaine ».963 De fait, « on a (...) constaté que l'application de certaines découvertes dans le cadre industriel et agricole produit, à long terme, des effets négatifs. Cela a mis crûment en relief le fait que pour aucune intervention dans un domaine de l'écosystème on ne peut se dispenser de prendre en considération ses conséquences dans d'autres domaines et, en général, pour le bien-être des générations à venir ».964

460 L'homme ne doit donc pas oublier que « sa capacité de transformer et en un sens de créer le monde par son travail (...) s'accomplit toujours à partir du premier don originel des choses fait par Dieu ».965 Il ne doit pas « disposer arbitrairement de la terre, en la soumettant sans mesure à sa volonté, comme si elle n'avait pas une forme et une destination antérieures que Dieu lui a données, que l'homme peut développer mais qu'il ne doit pas trahir ».966 Quand il se comporte de la sorte, « au lieu de remplir son rôle de collaborateur de Dieu dans l'œuvre de la création, l'homme se substitue à Dieu et, ainsi, finit par provoquer la révolte de la nature, plus tyrannisée que gouvernée par lui ».967
Si l'homme intervient sur la nature sans en abuser et sans la détériorer, on peut dire qu'il « intervient non pour modifier la nature mais pour l'aider à s'épanouir dans sa ligne, celle de la création, celle voulue par Dieu. En travaillant dans ce domaine, évidemment délicat, le chercheur adhère au dessein de Dieu. Dieu a voulu que l'homme soit le roi de la création ».968 Au fond, c'est Dieu lui-même qui offre à l'homme l'honneur de coopérer avec toutes les forces de l'intelligence à l'œuvre de la création.

III. LA CRISE DANS LE RAPPORT ENTRE L'HOMME ET L'ENVIRONNEMENT
461 Le message biblique et le Magistère ecclésial constituent les points de référence essentiels pour évaluer les problèmes qui se posent dans les rapports entre l'homme et l'environnement.969 Aux origines de ces problèmes, on peut percevoir la prétention de l'homme à exercer une domination inconditionnée sur les choses; un homme peu soucieux des considérations d'ordre moral qui doivent pourtant caractériser toute activité humaine.
La tendance à l'exploitation « inconsidérée » 970 des ressources de la création est le résultat d'un long processus historique et culturel: « L'époque moderne a enregistré une capacité croissante de l'homme à intervenir pour transformer. L'aspect de conquête et d'exploitation des ressources est devenu prédominant et envahissant, et il est même parvenu aujourd'hui à menacer la capacité hospitalière de l'environnement: l'environnement comme “ressource” risque de menacer l'environnement comme “maison”. À cause des puissants moyens de transformation offerts par la civilisation technologique, il semble parfois que l'équilibre homme- environnement ait atteint un seuil critique ».971

462 La nature apparaît comme un instrument aux mains de l'homme, une réalité qu'il doit constamment manipuler, en particulier par le biais de la technologie. À partir du présupposé, qui s'est révélé erroné, qu'il existe une quantité illimitée d'énergie et de ressources à utiliser, que leur régénération est possible dans l'immédiat et que les effets négatifs des manipulations de l'ordre naturel peuvent être facilement absorbés, une conception réductrice s'est répandue, qui lit le monde naturel en termes mécanistes et le développement en termes de consommation; la primauté attribuée au faire et à l'avoir plutôt qu'à l'être entraîne de graves formes d'aliénation humaine.972
Une telle attitude ne dérive pas de la recherche scientifique et technologique, mais d'une idéologie scientiste et technocratique qui tend à la conditionner. La science et la technique, avec leur progrès, n'éliminent pas le besoin de transcendance et ne sont pas en soi la cause de la sécularisation exaspérée qui conduit au nihilisme; en allant de l'avant, elles suscitent des questions sur leur sens et font grandir la nécessité de respecter la dimension transcendante de la personne humaine et de la création elle-même.

463 Une conception correcte de l'environnement ne peut pas, d'une part, réduire de manière utilitariste la nature à un simple objet de manipulation et d'exploitation, et elle ne doit pas, d'autre part, l'absolutiser et la faire prévaloir sur la personne humaine au plan de la dignité. Dans ce dernier cas, on en arrive à diviniser la nature ou la terre, comme on peut facilement le constater dans certains mouvements écologiques qui demandent de donner à leurs conceptions un aspect institutionnel internationalement garanti.973
Le Magistère a motivé son opposition à une conception de l'environnement s'inspirant de l'écocentrisme et du biocentrisme, car celle-ci « se propose d'éliminer la différence ontologique et axiologique entre l'homme et les autres êtres vivants, en considérant la biosphère comme une unité biotique de valeur indifférenciée. On en vient ainsi à éliminer la responsabilité supérieure de l'homme en faveur d'une considération égalitariste de la “dignité” de tous les êtres vivants ».974

464 Une vision de l'homme et des choses sans aucune référence à la transcendance a conduit à réfuter le concept de création et à attribuer à l'homme et à la nature une existence complètement autonome. Le lien qui unit le monde à Dieu a ainsi été brisé: cette rupture a fini par déraciner aussi l'homme de la terre et, plus fondamentalement, en a appauvri l'identité même. L'être humain en est ainsi venu à se considérer comme étranger au milieu environnemental dans lequel il vit. La conséquence qui en découle est bien claire: « C'est le rapport que l'homme a avec Dieu qui détermine le rapport de l'homme avec ses semblables et avec son environnement. Voilà pourquoi la culture chrétienne a toujours reconnu dans les créatures qui entourent l'homme autant de dons de Dieu à cultiver et à garder avec un sens de gratitude envers le Créateur. En particulier, les spiritualités bénédictine et franciscaine ont témoigné de cette sorte de parenté de l'homme avec toute la création, en alimentant en lui une attitude de respect envers chaque réalité du monde environnant ».975 Le lien profond qui existe entre écologie environnementale et « écologie humaine » 976 doit être davantage mis en relief.

465 Le Magistère souligne la responsabilité qui incombe à l'homme de préserver un environnement intègre et sain pour tous: 977 « Si l'humanité d'aujourd'hui parvient à conjuguer les nouvelles capacités scientifiques avec une forte dimension éthique, elle sera certainement en mesure de promouvoir l'environnement comme maison et comme ressource en faveur de l'homme et de tous les hommes, et elle sera capable d'éliminer les facteurs de pollution, d'assurer des conditions d'hygiène et de santé adéquates pour de petits groupes comme pour de vastes établissements humains. La technologie qui pollue peut aussi dépolluer, la production qui accumule peut distribuer équitablement, à condition que prévale l'éthique du respect pour la vie et la dignité de l'homme, pour les droits des générations humaines présentes et de celles à venir ».978

IV. UNE RESPONSABILITÉ COMMUNE
a) L'environnement, un bien collectif

466 La protection de l'environnement constitue un défi pour l'humanité tout entière: il s'agit du devoir, commun et universel, de respecter un bien collectif, 979 destiné à tous, en empêchant que l'on puisse « impunément faire usage des diverses catégories d'êtres, vivants ou inanimés — animaux, plantes, éléments naturels — comme on le veut, en fonction de ses propres besoins économiques ».980 C'est une responsabilité qui doit mûrir à partir de la globalité de la crise écologique actuelle et de la nécessité qui s'ensuit de l'affronter globalement, dans la mesure où tous les êtres dépendent les uns des autres dans l'ordre universel établi par le Créateur: « Il faut (...) tenir compte de la nature de chaque être et de ses liens mutuels dans un système ordonné, qui est le cosmos ».981

Cette perspective revêt une importance particulière si l'on considère, dans le contexte des liens étroits qui unissent entre eux les différents écosystèmes, la valeur environnementale de la biodiversité, qui doit être traitée avec un sens de responsabilité et protégée de manière appropriée, car elle constitue une richesse extraordinaire pour l'humanité tout entière. À ce propos, chacun peut aisément saisir, par exemple, l'importance de la région amazonienne, « l'un des espaces naturels les plus appréciés dans le monde pour sa diversité biologique, ce qui le rend vital pour l'équilibre environnemental de toute la planète ».982 Les forêts contribuent à maintenir des équilibres naturels essentiels indispensables à la vie.983 Leur destruction, notamment par des incendies criminels inconsidérés, accélère les processus de désertification, avec des conséquences dangereuses pour les réserves d'eau, et compromet la vie de nombreux peuples indigènes et le bien-être des générations à venir. Tous, individus et sujets institutionnels, doivent se sentir engagés dans la protection du patrimoine forestier et, là où cela est nécessaire, promouvoir des programmes adéquats de reboisement.

467 La responsabilité à l'égard de l'environnement, patrimoine commun du genre humain, s'étend non seulement aux exigences du présent, mais aussi à celles du futur: « Héritiers des générations passées et bénéficiaires du travail de nos contemporains, nous avons des obligations envers tous, et nous ne pouvons nous désintéresser de ceux qui viendront agrandir après nous le cercle de la famille humaine. La solidarité universelle qui est un fait, et un bénéfice pour nous, est aussi un devoir ».984 Il s'agit d'une responsabilité que les générations présentes ont envers les générations à venir,985 une responsabilité qui appartient aussi aux États individuellement et à la Communauté internationale.

468 La responsabilité à l'égard de l'environnement doit trouver une traduction adéquate au niveau juridique. Il est important que la Communauté internationale élabore des règles uniformes, afin que cette réglementation permette aux États de contrôler avec davantage d'efficacité les diverses activités qui déterminent des effets négatifs sur l'environnement et de préserver les écosystèmes en prévenant de possibles accidents: « Chaque État, dans son propre territoire, a le devoir de prévenir la dégradation de l'atmosphère et de la biosphère, notamment par un contrôle attentif des effets produits par les nouvelles découvertes technologiques ou scientifiques, et en protégeant ses concitoyens contre le risque d'être exposés à des agents polluants ou à des déchets toxiques ».986
Le contenu juridique du « droit à un environnement naturel, sain et sûr » 987 sera le fruit d'une élaboration graduelle, sollicitée par la préoccupation de l'opinion publique de discipliner l'usage des biens de la création selon les exigences du bien commun, dans une commune volonté d'introduire des sanctions pour ceux qui polluent. Toutefois, les normes juridiques ne suffisent pas à elles seules; 988 à côte d'elles doivent mûrir un sens fort de responsabilité, ainsi qu'un changement effectif dans les mentalités et dans les styles de vie.

469 Les autorités appelées à prendre des décisions pour faire face aux risques sanitaires et environnementaux se trouvent parfois face à des situations où les données scientifiques disponibles sont contradictoires ou quantitativement rares; il peut alors être opportun de faire une évaluation inspirée du « principe de précaution », qui ne comporte pas une règle à appliquer mais plutôt une orientation visant à gérer des situations d'incertitude. Ce principe manifeste l'exigence d'une décision provisoire et modifiable en fonction de nouvelles connaissances éventuellement acquises. La décision doit être proportionnelle aux mesures déjà appliquées pour d'autres risques. Les politiques conservatoires, basées sur le principe de précaution, exigent que les décisions soient fondées sur une confrontation entre les risques et les bénéfices envisageables pour tout choix alternatif possible, y compris la décision de ne pas intervenir. À l'approche de précaution est liée l'exigence d'encourager tous les efforts visant à acquérir des connaissances plus approfondies, tout en étant conscient que la science ne peut pas parvenir rapidement à des conclusions sur l'absence de risques. L'incertitude des circonstances et leur caractère provisoire rendent particulièrement importante la transparence dans le processus décisionnel.

470 La programmation du développement économique doit considérer attentivement « la nécessité de respecter l'intégrité et les rythmes de la nature »,989 car les ressources naturelles sont limitées et certaines ne sont pas renouvelables. Le rythme actuel d'exploitation compromet sérieusement la disponibilité de certaines ressources naturelles pour le présent et le futur.990 La solution du problème écologique exige que l'activité économique respecte davantage l'environnement, en conciliant les exigences du développement économique avec celles de la protection environnementale. Toute activité économique qui se prévaut des ressources naturelles doit aussi se soucier de la sauvegarde de l'environnement et en prévoir les coûts, lesquels sont à considérer « comme élément essentiel du coût (...) de l'activité économique ».991 C'est dans ce contexte que doivent être considérés les rapports entre l'activité humaine et les changements climatiques qui, étant donné leur extrême complexité, doivent être opportunément et constamment suivis aux niveaux scientifique, politique et juridique, national et international. Le climat est un bien qu'il faut protéger et il faut que, dans leurs comportements, les consommateurs et les agents d'activités industrielles développent un plus grand sens de responsabilité.992

Une économie respectueuse de l'environnement ne poursuivra pas seulement l'objectif de la maximalisation du profit, car la protection de l'environnement ne peut pas être assurée uniquement en fonction du calcul financier des coûts et des bénéfices. L'environnement fait partie de ces biens que les mécanismes du marché ne sont pas en mesure de défendre ou de promouvoir de façon adéquate.993 Tous les pays, en particulier les pays développés, doivent percevoir combien est urgente l'obligation de reconsidérer les modalités d'utilisation des biens naturels. La recherche d'innovations capables de réduire l'impact sur l'environnement provoqué par la production et la consommation devra être efficacement stimulée.
Il faudra que soit accordée une attention particulière aux questions complexes concernant les ressources énergétiques.994 Celles qui ne sont pas renouvelables, auxquelles puisent les pays hautement industrialisés et ceux de récente industrialisation, doivent être mises au service de toute l'humanité. Dans une perspective morale orientée vers l'équité et la solidarité entre les générations, il faudra également continuer, grâce à la contribution de la communauté scientifique, à identifier de nouvelles sources énergétiques, à développer les énergies alternatives et à élever les niveaux de sécurité de l'énergie nucléaire.995 De par les liens qu'elle entretient avec les questions du développement et de l'environnement, l'utilisation de l'énergie interpelle les responsabilités politiques des États, de la communauté internationale et des agents économiques; ces responsabilités devront être éclairées et guidées par la recherche continuelle du bien commun universel.

471 La relation que les peuples indigènes entretiennent avec leur terre et les ressources de celle-ci mérite une attention spéciale: il s'agit d'une expression fondamentale de leur identité.996 De nombreux peuples ont déjà perdu ou risquent de perdre, au profit de puissants intérêts agro- industriels ou en vertu de processus d'assimilation et d'urbanisation, les terres sur lesquelles ils vivent 997 et auxquelles est lié le sens même de leur existence.998 Les droits des peuples indigènes doivent être opportunément protégés.999 Ces peuples offrent un exemple de vie en harmonie avec l'environnement qu'ils ont appris à connaître et à préserver.1000 Leur expérience extraordinaire, qui constitue une richesse irremplaçable pour toute l'humanité, risque d'être perdue en même temps que l'environnement d'où elle tire son origine.

b) L'usage des biotechnologies
472 Ces dernières années s'est imposée avec force la question de l'utilisation des nouvelles biotechnologies pour des objectifs liés à l'agriculture, à la zootechnie, à la médecine et à la protection de l'environnement. Les nouvelles possibilités offertes par les techniques biologiques et biogénétiques actuelles suscitent, d'une part, espoirs et enthousiasmes, et, d'autre part, alarmes et hostilités. Les applications des biotechnologies, leur licéité du point de vue moral, leurs conséquences pour la santé de l'homme, leur impact sur l'environnement et sur l'économie, font l'objet d'études approfondies et d'un vif débat. Il s'agit de questions controversées qui impliquent les scientifiques et les chercheurs, les politiciens et les législateurs, les économistes et les environnementalistes, les producteurs et les consommateurs. Conscients de l'importance des valeurs qui sont en jeu, les chrétiens ne sont pas indifférents à ces problématiques.1001

473 La vision chrétienne de la création comporte un jugement positif sur la licéité des interventions de l'homme sur la nature, y compris aussi sur les autres êtres vivants, et, en même temps, un fort rappel au sens des responsabilités.1002 En effet, la nature n'est pas une réalité sacrée ou divine, soustraite à l'action humaine. Elle est plutôt un don offert par le Créateur à la communauté humaine, don confié à l'intelligence et à la responsabilité morale de l'homme. Voilà pourquoi il n'accomplit pas un acte illicite quand, respectant l'ordre, la beauté et l'utilité des différents êtres vivants et de leur fonction dans l'écosystème, il intervient en modifiant certaines de leurs caractéristiques et propriétés. Les interventions de l'homme sont blâmables quand elles nuisent aux êtres vivants ou au milieu naturel, alors qu'elles sont louables quand elles se traduisent par leur amélioration. La licéité de l'emploi des techniques biologiques et biogénétiques n'épuise pas toute la problématique éthique: comme pour tout comportement humain, il est nécessaire d'évaluer soigneusement leur réelle utilité ainsi que leurs conséquences possibles, en termes de risques également. Dans le cadre des interventions techniques et scientifiques, qui ont une forte et large incidence sur les organismes vivants, et considérant la possibilité de répercussions importantes à long terme, il n'est pas licite d'agir avec légèreté et de façon irresponsable.

474 Les biotechnologies modernes ont un fort impact social, économique et politique, au plan local, national et international. Elles doivent être évaluées selon les critères éthiques qui doivent toujours orienter les activités et les rapports humains dans le domaine socio-économique et politique.1003 Il faut avoir présent à l'esprit surtout les critères de justice et de solidarité, auxquels doivent s'en tenir avant tout les individus et les groupes qui travaillent à la recherche et à la commercialisation dans le domaine des biotechnologies. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas tomber dans l'erreur de croire que la seule diffusion des bienfaits liés aux nouvelles technologies puisse résoudre tous les problèmes urgents de pauvreté et de sous-développement qui accablent encore de nombreux pays de la planète.

475 Dans un esprit de solidarité internationale, différentes mesures peuvent être mises en œuvre quant à l'usage des nouvelles biotechnologies. Il faut faciliter, en premier lieu, des échanges commerciaux équitables, libres de contraintes injustes. La promotion du développement des peuples les plus désavantagés ne sera toutefois ni authentique ni efficace si elle se réduit à un échange de produits. Il est indispensable de favoriser aussi la maturation d'une autonomie scientifique et technologique nécessaire de ces mêmes peuples, en encourageant les échanges de connaissances scientifiques et technologiques et le transfert de technologies vers les pays en voie de développement.

476 La solidarité comporte aussi un rappel à la responsabilité qu'ont les pays en voie de développement et, en particulier, leurs responsables politiques, de promouvoir une politique commerciale favorable à leurs peuples et les échanges de technologies capables d'améliorer leurs conditions alimentaires et sanitaires. Dans ces pays, l'investissement dans la recherche doit être accru, avec une attention spéciale aux caractéristiques et aux nécessités particulières de leur territoire et de leur population, surtout en tenant compte du fait que certaines recherches dans le domaine des biotechnologies, potentiellement bénéfiques, requièrent des investissements relativement modestes. À cette fin, la création d'Organismes nationaux destinés à la protection du bien commun à travers une gestion attentive des risques serait utile.

477 Les scientifiques et les techniciens engagés dans le secteur des biotechnologies sont appelés à travailler avec intelligence et persévérance dans la recherche des meilleures solutions à apporter aux problèmes graves et urgents de l'alimentation et de la santé. Ils ne doivent pas oublier que leurs activités concernent des matériaux, vivants et non vivants, appartenant à l'humanité comme patrimoine destiné aussi aux générations futures. Pour les croyants, il s'agit d'un don reçu du Créateur, confié à l'intelligence et à la liberté humaines, elles aussi don du Très-Haut. Il faut que les scientifiques sachent mettre leurs énergies et leurs capacités au service d'une recherche passionnée, guidée par une conscience limpide et honnête.1004

478 Les entrepreneurs et les responsables des organismes publics qui s'occupent de la recherche, de la production et du commerce des produits dérivés des nouvelles biotechnologies doivent tenir compte non seulement du profit légitime, mais aussi du bien commun. Ce principe, valable pour tout type d'activité économique, devient particulièrement important lorsqu'il s'agit d'activités qui ont à faire avec l'alimentation, la médecine, la protection de la santé et de l'environnement. Par leurs décisions, les entrepreneurs et les responsables des organismes publics intéressés peuvent orienter les développements dans le secteur des biotechnologies vers des objectifs très prometteurs en matière de lutte contre la faim, en particulier dans les pays les plus pauvres, de lutte contre les maladies et de lutte pour la sauvegarde de l'écosystème, patrimoine de tous.

479 Les politiciens, les législateurs et les administrateurs publics ont la responsabilité d'évaluer les potentialités, les avantages et les risques éventuels liés à l'utilisation des biotechnologies. Il n'est pas souhaitable que leurs décisions, au niveau national ou international, soient dictées par des pressions provenant d'intérêts partisans. Les autorités publiques doivent encourager aussi une information correcte de l'opinion publique et savoir prendre, dans tous les cas, les décisions les plus appropriées pour le bien commun.
480 Les responsables de l'information aussi ont une tâche importante, à accomplir avec prudence et objectivité. La société attend d'eux une information complète et objective, qui aide les citoyens à se former une opinion correcte sur les produits biotechnologiques, surtout parce qu'il s'agit de quelque chose qui les concerne personnellement en tant que consommateurs possibles. Par conséquent, il faut éviter de céder à la tentation d'une information superficielle, alimentée par des enthousiasmes faciles ou par des alarmismes injustifiés.

c) Environnement et partage des biens
481 Dans le domaine de l'écologie aussi, la doctrine sociale invite à tenir compte du fait que les biens de la terre ont été créés par Dieu pour être savamment utilisés par tous; ces biens doivent être équitablement partagés, selon la justice et la charité. Il s'agit essentiellement d'empêcher l'injustice d'un accaparement des ressources: l'avidité, aussi bien individuelle que collective, est contraire à l'ordre de la création.1005 Les problèmes écologiques actuels, à caractère planétaire, ne peuvent être affrontés efficacement que grâce à une coopération internationale capable de garantir une meilleure coordination quant à l'utilisation des ressources de la terre.

482 Le principe de la destination universelle des biens offre une orientation fondamentale, morale et culturelle, pour dénouer le nœud complexe et dramatique qui lie crise environnementale et pauvreté. La crise environnementale actuelle frappe particulièrement les plus pauvres, soit parce qu'ils vivent sur des terres qui sont sujettes à l'érosion et à la désertification, soit parce qu'ils sont impliqués dans des conflits armés ou contraints à des migrations forcées, ou encore parce qu'ils ne disposent pas des moyens économiques et technologiques pour se protéger des calamités.
Une multitude de ces pauvres habitent les banlieues polluées dans des logements de fortune ou des agglomérations de maisons délabrées et dangereuses (slums, bidonvilles, barrios, favelas). Si l'on doit procéder à leur déménagement et, pour ne pas ajouter la souffrance à la souffrance, il est nécessaire de fournir une information adéquate et préalable, d'offrir des alternatives de logements dignes et d'impliquer directement les intéressés.
Il faut en outre avoir présent à l'esprit la situation des pays pénalisés par les règles d'un commerce international non équitable, dans lesquels perdure une insuffisance de capitaux souvent aggravée par le poids de la dette extérieure: dans ces cas, la faim et la pauvreté rendent presque inévitable une exploitation intensive et excessive de l'environnement.

483 Le lien étroit qui existe entre le développement des pays les plus pauvres, les mutations démographiques et une utilisation durable de l'environnement, ne doit pas servir de prétexte à des choix politiques et économiques peu conformes à la dignité de la personne humaine. Au Nord de la planète, on assiste à une « chute du taux de natalité, avec comme répercussion le vieillissement de la population, devenue incapable même de se renouveler biologiquement »,1006 tandis qu'au Sud la situation est différente. S'il est vrai que la répartition inégale de la population et des ressources disponibles crée des obstacles au développement et à l'utilisation durable de l'environnement, il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire: 1007 « Il existe un large consensus sur le fait qu'une politique sur la population n'est qu'une partie d'une stratégie de développement général. Ainsi, il est important que toute discussion sur les politiques sur la population tienne compte du développement actuel ainsi que de celui prévu pour les nations et pour les régions. Dans le même temps, il est impossible de laisser de côté la nature profonde de ce que l'on entend par le terme de “développement”. Tout développement digne de ce nom doit être intégral, c'est-à-dire qu'il doit viser au véritable bien de tout homme et de tout l'homme ».1008

484 Le principe de la destination universelle des biens s'applique naturellement aussi à l'eau, considérée dans les Saintes Écritures comme symbole de purification (cf. Ps 51, 4; Jn 13, 8) et de vie (cf. Jn 3, 5; Ga 3, 27): « En tant que don de Dieu, l'eau est un élément vital, indispensable à la survie et, donc, un droit pour tous ».1009 L'utilisation de l'eau et des services y afférents doit être orientée vers la satisfaction des besoins de tous et surtout des personnes qui vivent dans la pauvreté. Un accès limité à l'eau potable a une incidence sur le bien-être d'un très grand nombre de personnes et est souvent la cause de maladies, de souffrances, de conflits, de pauvreté et même de mort; pour être résolue de manière adéquate, cette question « doit être cernée de façon à établir des critères moraux fondés précisément sur la valeur de la vie et sur le respect des droits et de la dignité de tous les êtres humains ».1010

485 L'eau, de par sa nature même, ne peut pas être traitée comme une simple marchandise parmi tant d'autres et son usage doit être rationnel et solidaire. Sa distribution fait traditionnellement partie des responsabilités d'organismes publics car l'eau a toujours été considérée comme un bien public, caractéristique qui doit être conservée même si sa gestion est confiée au secteur privé. Le droit à l'eau,1011 comme tous les droits de l'homme, se base sur la dignité humaine et non pas sur des évaluations de type purement quantitatif, qui ne considèrent l'eau que comme un bien économique. Sans eau, la vie est menacée. Le droit à l'eau est donc un droit universel et inaliénable.

d) Nouveaux styles de vie
486 Les graves problèmes écologiques requièrent un changement effectif de mentalité qui induise à adopter un nouveau style de vie,1012 « dans lequel les éléments qui déterminent les choix de consommation, d'épargne et d'investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune ».1013 Ces styles de vie doivent s'inspirer de la sobriété, de la tempérance, de l'autodiscipline, sur le plan personnel et social. Il faut sortir de la logique de la simple consommation et encourager des formes de production agricole et industrielle qui respectent l'ordre de la création et satisfassent les besoins primordiaux de tous. Une telle attitude, favorisée par une conscience renouvelée de l'interdépendance qui lie entre eux tous les habitants de la terre, concourt à éliminer diverses causes de désastres écologiques et garantit une capacité rapide de réponse quand ces désastres frappent des peuples et des territoires.1014 La question écologique ne doit pas être affrontée seulement en raison des perspectives effrayantes que laisse entrevoir la dégradation environnementale; elle doit surtout constituer une forte motivation pour une solidarité authentique de dimension mondiale.

487 L'attitude qui doit caractériser l'homme face à la création est essentiellement celle de la gratitude et de la reconnaissance: le monde, en effet, renvoie au mystère de Dieu qui l'a créé et le soutient. Mettre entre parenthèses la relation avec Dieu équivaut à vider la nature de sa signification profonde, en l'appauvrissant. Si, au contraire, on arrive à redécouvrir la nature dans sa dimension de créature, on peut établir avec elle un rapport de communication, saisir son sens évocateur et symbolique, pénétrer ainsi l'horizon du mystère, qui ouvre à l'homme le passage vers Dieu, Créateur du ciel et de la terre. Le monde s'offre au regard de l'homme comme trace de Dieu, lieu où se révèle sa puissance créatrice, providentielle et rédemptrice.

Notes :
946Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 15: AAS 58 (1966) 1036.
947Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 15: AAS 58 (1966) 1036.
948Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 33: AAS 58 (1966) 1052.
949Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 34: AAS 58 (1966) 1052.
950Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 34: AAS 58 (1966) 1053.
951Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 34: AAS 58 (1966) 1053.
952Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 35: AAS 58 (1966) 1053.
953Cf. Jean-Paul II, Discours prononcé durant la visite au « Mercy Maternity Hospital », Melbourne (28 novembre 1986): La Documentation Catholique, nº 1933 (1987), pp. 59-60.
954Jean-Paul II, Discours prononcé durant la rencontre avec les hommes de science et les étudiants de l'Université des Nations Unies, Hiroshima (25 février 1981), 3: L'Osservatore Romano, éd. française, 24 mars 1981, p. 5.
955Jean-Paul II, Discours aux travailleurs des Ateliers Olivetti d'Ivrea (19 mars 1990), 5: L'Osservatore Romano, éd. française, 24 avril 1990, p. 10.
956Jean-Paul II, Discours à l'Académie Pontificale des Sciences (3 octobre 1981), 3: L'Osservatore Romano, éd. française, 13 octobre 1981, p. 8.
957Jean-Paul II, Discours aux participants du Congrès organisé par l'Académie Nationale des Sciences pour le bicentenaire de sa fondation (21 septembre 1982), 4: L'Osservatore Romano, éd. française, 12 octobre 1982, p. 17.
958Jean-Paul II, Discours prononcé durant la rencontre avec les hommes de science et les étudiants de l'Université des Nations Unies, Hiroshima (25 février 1981), 3: L'Osservateur Romano, éd. française, 24 mars 1981, p. 5.
959Jean-Paul II, Discours aux travailleurs des Ateliers Olivetti d'Ivrea (19 mars 1990), 4: L'Osservatore Romano, éd. française, 24 avril 1990, p. 10.
960Jean-Paul II, Homélie pour la Concélébration eucharistique au “Victorian Racing Club”, Melbourne (28 novembre 1986), 11: L'Osservatore Romano, éd. française, 6 janvier 1987, p. 8.
961Jean-Paul II, Discours à un Congrès de l'Académie Pontificale des Sciences (23 octobre 1982), 6: L'Osservatore Romano, éd. française, 2 novembre 1982, p. 5.
962Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 34: AAS 80 (1988) 559.
963Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1990, 7: AAS 82 (1990) 151.
964Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1990, 6: AAS 82 (1990) 150.
965Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 37: AAS 83 (1991) 840.
966Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 37: AAS 83 (1991) 840.
967Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 37: AAS 83 (1991) 840.
968Jean-Paul II, Discours à la 35ème Assemblée générale de l'Association Médicale Mondiale (29 octobre 1983), 6: L'Osservatore Romano, éd. française, 15 novembre 1983, p. 4.
969Cf. Paul VI, Lettre apost. Octogesima adveniens, 21: AAS 63 (1971) 416-417.
970Paul VI, Lettre apost. Octogesima adveniens, 21: AAS 63 (1971) 417.
971Jean-Paul II, Discours aux participants à un Congrès sur environnement et santé (24 mars 1997), 2: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XX, 1 (1997) 521.
972Cf. Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 28: AAS 80 (1988) 548-550.
973Cf. par exemple, Conseil Pontifical de la Culture - Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, Jésus-Christ le porteur d'eau vive. Une réflexion chrétienne sur le « Nouvel Âge », Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican 2003, p. 36.
974Jean-Paul II, Discours aux participants à un Congrès sur environnement et santé (24 mars 1997), 5: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XX, 1 (1997) 522.
975Jean-Paul II, Discours aux participants à un Congrès sur environnement et santé (24 mars 1997), 4: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XX, 1 (1997) 521.
976Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 38: AAS 83 (1991) 841.
977Cf. Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 34: AAS 80 (1988) 559-560.
978Jean-Paul II, Discours aux participants à un Congrès sur environnement et santé (24 mars 1997), 5: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XX, 1 (1997) 522.
979Cf. Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 40: AAS 83 (1991) 843.
980Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 34: AAS 80 (1988) 559.
981Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 34: AAS 80 (1988) 559.
982Jean-Paul II, Exhort. apost. Ecclesia in America, 25: AAS 91 (1999) 760.
983Cf. Jean-Paul II, Homélie dans le Val Visdende (Italie) pour la fête votive de Saint Jean Gualbert (12 juillet 1987): L'Osservatore Romano, éd. française, 21 juillet 1987, pp. 6-7.
984Paul VI, Encycl. Populorum progressio, 17: AAS 59 (1967) 266.
985Cf. Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 37: AAS 83 (1991) 840.
986Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1990, 9: AAS 82 (1990) 152.
987Jean-Paul II, Discours à la Commission et à la Cour des droits de l'homme, Strasbourg (8 octobre 1988), 5: L'Osservatore Romano, éd. française, 18 octobre 1988, p. 10; cf. Id., Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1990, 9: AAS 82 (1990) 152; Id., Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1999, 10: AAS 91 (1999) 384-385.
988Cf. Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1999, 10: AAS 91 (1999) 384-385.
989Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 26: AAS 80 (1988) 546.
990Cf. Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 34: AAS 80 (1988) 559-560.
991Jean-Paul II, Discours à la XXVème Conférence générale de la FAO (16 novembre 1989), 8: L'Osservatore Romano, éd. française, 5 décembre 1989, p. 17.
992Cf. Jean-Paul II, Discours à un Groupe d'études de l'Académie Pontificale des Sciences (6 novembre 1987): L'Osservatore Romano, éd. française, 1er décembre 1987, p. 11.
993Cf. Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 40: AAS 83 (1991) 843.
994Cf. Jean-Paul II, Discours aux participants à l'Assemblée Plénière de l'Académie Pontificale des Sciences (28 octobre 1994): L'Osservatore Romano, éd. française,
1er novembre 1994, p. 3.
995Cf. Jean-Paul II, Discours aux participants à un Symposium sur la Physique nucléaire (18 décembre 1982): L'Osservatore Romano, éd. française, 4 janvier 1983, p. 11.
996Cf. Jean-Paul II, Discours aux peuples autochtones de l'Amazonie, Manaus (10 juillet 1980): AAS 72 (1980) 960-961.
997Cf. Jean-Paul II, Homélie durant la liturgie de la Parole pour les populations autochtones de l'Amazonie péruvienne (5 février 1985), 4: AAS 77 (1985) 897-898; cf. aussi Conseil Pontifical « Justice et Paix », Pour une meilleure répartition de la terre. Le défi de la réforme agraire, 11, Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican 1997,
pp. 15-16.
998Cf. Jean-Paul II, Discours aux aborigènes de l'Australie (29 novembre 1986), 4: AAS 79 (1987) 974-975.
999Cf. Jean-Paul II, Discours aux indigènes du Guatemala (7 mars 1983), 4: AAS 75 (1983) 742-743; Id., Discours aux peuples autochtones du Canada (18 septembre 1984), 7-8: AAS 77 (1985) 421-422; Id., Discours aux peuples autochtones de l'Équateur (31 janvier 1985), II, 1: AAS 77 (1985) 861; Id., Discours aux aborigènes de l'Australie (29 novembre 1986), 10: AAS 79 (1987) 976-977.
1000Cf. Jean-Paul II, Discours aux aborigènes de l'Australie (29 novembre 1986), 4: AAS 79 (1987) 974-975; Id., Discours aux Amérindiens (14 septembre 1987), 4: La Documentation Catholique, nº 1932 (1987), pp. 61-62.
1001Cf. Académie Pontificale pour la Vie, Biotechnologies animales et végétales. Nouvelles frontières et nouvelles responsabilités, Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican 1999.
1002Cf. Jean-Paul II, Discours à l'Académie Pontificale des Sciences (23 octobre 1982), 6: L'Osservatore Romano, éd. française, 2 novembre 1982, p. 5.
1003Cf. Jean-Paul II, Discours à l'Académie Pontificale des Sciences (3 octobre 1981): AAS 73 (1981) 668-672.
1004Cf. Jean-Paul II, Discours à l'Académie Pontificale des Sciences (23 octobre 1982): L'Osservatore Romano, éd. française, 2 novembre 1982, p. 5; Id., Discours aux participants au Congrès organisé par l'Académie Nationale des Sciences pour le bicentenaire de sa fondation (21 septembre 1982): L'Osservatore Romano, éd. française, 12 octobre 1982, p. 17.
1005Cf. Concile Œcuménique Vatican II, Const. past. Gaudium et spes, 69: AAS 58 (1966) 1090-1092; Paul VI, Encycl. Populorum progressio, 22: AAS 59 (1967) 268.
1006Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 25: AAS 80 (1988) 543; cf. Id., Encycl. Evangelium vitae, 16: AAS 87 (1995) 418.
1007Cf. Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 25: AAS 80 (1988) 543-544.
1008Jean-Paul II, Message à Mme Nafis Sadik, Secrétaire général de la Conférence internationale des Nations Unies sur la Population et le Développement (18 mars 1994), 3: L'Osservatore Romano, éd. française, 29 mars 1994, p. 2.
1009Jean-Paul II, Message adressé au Cardinal Geraldo Majella Agnelo à l'occasion de la Campagne de Fraternité de la Conférence Épiscopale du Brésil (19 janvier 2004): L'Osservatore Romano, éd. française, 9 mars 2004, p. 5.
1010Jean-Paul II, Message adressé au Cardinal Geraldo Majella Agnelo à l'occasion de la Campagne de Fraternité de la Conférence Épiscopale du Brésil (19 janvier 2004): L'Osservatore Romano, éd. française, 9 mars 2004, p. 5.
1011Cf. Jean-Paul II, Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2003, 5: AAS 95 (2003) 343; Conseil Pontifical « Justice et Paix », Water, an Essential Element for Life. A Contribution of the Delegation of the Holy See on the occasion of the 3rd World Water Forum, Kyoto, 16-23 mars 2003.
1012Cf. Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 36: AAS 83 (1991) 838-840.
1013Jean-Paul II, Encycl. Centesimus annus, 36: AAS 83 (1991) 839.
1014Cf. Jean-Paul II, Discours au Centre des Nations Unies, Nairobi (18 août 1985), 5: AAS 78 (1986) 92.