mercredi 24 novembre 2010

Campagne NOEL AUTREMENT 2010 : « Offrons-nous un avenir : les biens communs sont notre richesse »


Le Collectif chrétien « Vivre autrement » lance sa 11e campagne de sensibilisation et d’action en faveur de la préservation de l’environnement et de la Création. Il propose de réfléchir aux conditions de préservation et de partage entre tous des biens communs que sont l’eau, l’air, la terre, la paix, la santé, la justice et l’éducation.
En effet, tous ces biens communs nous semblent pour la plupart aller de soi et même parfois nous être dûs. Pourtant, ils manquent à beaucoup d'hommes dans le monde et ils sont menacés par les pollutions, le gaspillage, les réformes des services publics, le brevetage du vivant, les conflits….
En ce temps de Noël, le collectif propose à chacun de prendre conscience de la richesse que constituent ces biens : pouvoir respirer un air de qualité, pouvoir boire de l’eau sans restriction, avoir accès à une éducation gratuitement… et invite à s’informer sur leur devenir et à s’engager pour qu’ils soient accessibles à tous, partagés entre tous.
Car préserver ces biens communs passe par des gestes relevant de la responsabilité individuelle, mais aussi par une régulation collective qui est du ressort des responsables politiques et des citoyens.
A travers cette campagne, diffusée au moyen d’affiches, de flyers et d’outils pédagogiques, les 25 partenaires du collectif veulent que nous puissions ensemble « vivre Noël autrement », en nous offrant mutuellement une société fondée sur le partage et respectant la dignité inaliénable de tout homme.
C’est notre richesse, c’est notre avenir !
Plus d’infos sur le site www.noel-autrement.org

Contact presse :
Xavier Monmarché - Tél. : 06 18 43 83 48
Courriel : contact@noel-autrement.org

20 novembre 2010 : Lancement de la 2° année du parcours missionnaire diocésain : vidéo, diaporama et texte de présentation par le cardinal Ricard


Le cardinal Jean-Pierre RICARD, archevêque de Bordeaux, présente le projet du parcours missionnaire diocésain pour l'année 2010 - 2011.
1° partie

2° partie
Accéder au texte du cardinal Jean-Pierre Ricard prononcé devant l'assemblée diocésaine

Accéder à l'homélie du cardinal Jean-Pierre Ricard à l'occasion de l'eucharistie de clôture
Palais des Congrès – Bordeaux – Samedi 20 novembre 2010 : "Tracer des chemins nouveaux à l'Evangile"

vendredi 12 novembre 2010

La création au coeur de l'exhortation apostolique de Benoit XVI sur la Parole de Dieu

"Si au centre de la Révélation divine se situe l’événement du Christ, on doit aussi reconnaître que la création elle-même, le liber naturae (le livre de la nature), fait aussi essentiellement partie de cette symphonie à plusieurs voix dans laquelle le Verbe unique s’exprime."


La création naît du Logos et porte de façon indélébile la marque de la Raison créatrice qui ordonne et guide. Les Psaumes chantent cette joyeuse certitude : « Le Seigneur a fait les cieux par sa parole, l’univers, par le souffle de sa bouche » (Ps 33, 6) ; et encore : « il parla, et ce qu’il dit exista ; il commanda, et ce qu’il dit survint » (Ps 33, 9). Toute la réalité exprime ce Mystère : « Les cieux proclament la
gloire de Dieu, le fi rmament raconte l’ouvrage de ses mains »
(Ps 19, 2). Par conséquent, c’est l’Écriture Sainte elle-même qui nous invite à connaître le Créateur en observant la création (cf. Ps 13, 5 ; Rm 1, 19-20).



La création est le lieu où se développe toute l’histoire de l’amour entre Dieu et sa créature. Par conséquent, le salut de l’homme est la raison de tout. En contemplant le cosmos dans la perspective de l’histoire du salut, nous sommes amenés à découvrir la position unique et singulière qu’occupe l’homme dans la création : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme » (Gn 1, 27). Cela nous permet de reconnaître pleinement les dons précieux reçus du Créateur : la valeur de notre propre corps, le don de la raison, de la liberté et de la conscience.


Nous pouvons contempler la profonde unité entre la création et la nouvelle création et celle de toute l’histoire du salut dans le Christ. En recourant à une image, nous pouvons comparer l’univers à un « livre » – comme le disait également Galilée – le considérant comme « l’oeuvre d’un Auteur qui s’exprime à travers la “ symphonie ” de la création. Au sein de cette symphonie, on trouve, à un certain moment, ce que l’on appellerait en langage musical un “ solo ”, un thème confi é à un seul instrument ou à une voix unique ; et celui-ci est tellement important que la signification de toute l’oeuvre dépend de lui. Ce “ solo ”, c’est Jésus ... Le Fils de l’homme résume en lui la terre et le ciel, la création et le Créateur, la chair et l’Esprit. Il est le centre de l’univers et de l’histoire, parce qu’en lui s’unissent sans se confondre l’Auteur et son oeuvre »


La Parole de Dieu et la sauvegarde de la création
L’engagement dans le monde, que requiert la Parole divine, nous pousse à regarder avec des yeux nouveaux le cosmos tout entier, créé par Dieu et qui porte déjà en lui les traces du Verbe, par lequel tout a été fait (cf. Jn 1, 2). En effet, nous avons aussi, comme Chrétiens et messagers de l’Évangile une responsabilité vis-à-vis de la création. Si, d’un côté, la Révélation nous fait connaître le dessein de Dieu sur le cosmos, de l’autre, elle nous amène aussi à dénoncer les attitudes erronées de l’homme, quand il ne reconnaît pas toutes les choses comme l’empreinte du Créateur, mais comme une simple matière à manipuler sans scrupules. De cette manière, l’homme manque de l’humilité essentielle qui lui permet de reconnaître la création comme un don de Dieu qu’il doit accueillir et utiliser selon son dessein. Au contraire, l’arrogance de l’homme qui vit ‘comme si Dieu n’existait pas’, le porte à exploiter et à défigurer la nature, en ne reconnaissant pas en elle une oeuvre de la Parole créatrice. À partir de cette vision théologique, je désire répéter les affi rmations des Pères synodaux, qui ont rappelé « qu’accueillir la Parole de Dieu témoignée dans l’Écriture Sainte et dans la Tradition vivante de l’Église, engendre une nouvelle manière de voir les choses, en promouvant une authentique écologie, qui plonge sa racine la plus profonde dans l’obéissance de la foi […], en développant une sensibilité théologique renouvelée à la bonté de toutes les choses créées dans le Christ ». L’homme a besoin d’être à nouveau éduqué à l’émerveillement et à reconnaître la beauté authentique qui se manifeste dans les choses créées.

Benoit XVI, dans Verbum Domini, n° 1, 9, 13, 108.

Les Français ont amorcé leur révolution verte

La Croix du 11/11/2010 19:00

Europe Écologie et les Verts vont se fondre samedi 13 novembre à Lyon en un seul mouvement, doté d’un nouveau nom. Avec cette nouvelle offre politique, ils espèrent rallier de nombreux suffrages, faisant le pari du développement de la « fibre verte » des Français.

Crise économique, controverse scientifique sur le réchauffement climatique, rien n’y a fait. L’environnement s’est bel et bien enraciné dans la tête des Français. « Malgré une forte remontée des préoccupations économiques liée à la crise, l’environnement reste en 2010 un sujet de préoccupation majeur », analyse Sandra Hoibian, sociologue au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).

« Le processus du Grenelle a légitimé l’analyse des ONG, qui ont été mises sur un pied d’égalité avec les organisations syndicales, le patronat et les associations de consommateurs, assure Stephen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’environnement. Notre constat sur les crises écologiques est aujourd’hui partagé par une majorité de Français. »

Reste dorénavant à passer du constat… à l’action. Et là, les Français n’en seraient qu’aux balbutiements de leur conversion à l’écologie. Certes, il existe des signes encourageants. « Le tri des déchets est entré dans les mœurs, avance ainsi Isabelle Sannié, économiste à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Les Français trient mal, mais ils trient ! »

L’énergie produite par les biocarburants a augmenté de 103%
De même, la consommation de produits alimentaires « bio » décolle. Le chiffre d’affaires du secteur a doublé entre 2005 et 2009. Près des trois quarts des foyers s’éclairent à l’aide d’ampoules à économie d’énergie. Et la petite laine supplémentaire est de plus en plus souvent préférée au radiateur d’appoint en cas de coup de froid…

« Le marché des produits dits durables doit encore passer d’un marché de niche à un marché de masse », constate Éric Duvaud, directeur du département Environnement chez Ernst & Young. Si les courbes décollent, le marché de l’alimentation bio ne représente jamais que moins de 2% du marché alimentaire total…

Concernant les énergies renouvelables, l’effet d’optique est encore plus spectaculaire. Entre 2007 et 2009, l’éolien a fait un bond de 91%. L’énergie produite par les biocarburants a augmenté de 103% et celle produite par le solaire photovoltaïque de… 600% !
Le gouvernement s’est arrêté à mi-chemin
De quoi donner le tournis, au point que le ministère de l’écologie a décidé de raboter les avantages fiscaux dont bénéficie le secteur pour éviter « la surchauffe ». Il n’empêche : rapportée à la production énergétique totale, la contribution de l’éolien et du photovoltaïque, partis de presque rien au milieu des années 2000, reste totalement marginale.

Parmi les moteurs du changement identifiés, seule la sensibilisation des acteurs est aujourd’hui acquise. « Les consommateurs ont aussi besoin d’une information fiable pour orienter leurs choix », ajoute Éric Duvaud. Or, elle fait aujourd’hui défaut. « La multiplication des allégations environnementales des entreprises finit même par instiller le doute », observe Isabelle Sannié.

Autre moteur du changement : la commande publique et la fiscalité, qui permettent de soutenir à leurs débuts les filières « vertes ». « Tant que les produits écologiques seront plus chers que les autres, les gens ne les achèteront pas ! », rappelle Stephen Kerckhove. Le bonus-malus automobile, les éco-prêts à taux zéro pour la rénovation de l’habitat… tous ces outils ont montré leur efficacité. Mais, en la matière, le gouvernement s’est arrêté à mi-chemin. La taxe sur les poids lourds, qui pourrait rééquilibrer le transport de fret – dominé à plus de 80 % par la route – en faveur du rail, est en suspens. Quant à la taxe carbone, elle a été abandonnée.
Prêts à voter pour un parti prônant des mesures écologiques radicales ?
« Tout est amorcé, notamment avec le Grenelle de l’environnement, assure Éric Duvaud. Mais nous n’en sommes encore qu’au stade du démarrage vers une économie plus responsable. » Pour l’instant, la production énergétique française reste dominée par le nucléaire, bête noire des écologistes. L’agriculture avance à petits pas vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Et personne ne veut lâcher le volant de sa voiture… « Plus de la moitié des Français utilisent leur voiture au moins une fois par jour, ajoute Isabelle Sannié. Une proportion qui a même augmenté ces dernières années. »

« Sans parler des contraintes financières, les Français sont pris entre deux feux : leur préoccupation pour l’environnement et leur aspiration à davantage de confort, résume Sandra Hoibian. Ils voudraient bien faire quelque chose, mais ne savent pas trop comment s’y prendre. Ils ont besoin d’un petit coup de pouce. De ce point de vue, ils semblent plus disposés qu’il y a dix ans à accepter des mesures contraignantes en faveur de l’environnement. »

Seraient-ils dès lors prêts à voter pour un parti prônant des mesures écologiques radicales ? Difficile à dire, d’autant que, jusqu’à présent, aucun lien direct n’a été démontré entre la sensibilité à l’environnement et le vote écologiste, qui reste très marqué par des considérations purement politiques.

Emmanuelle RÉJU

dimanche 7 novembre 2010

2010 11 06 : Les évêques de France à l'écoute des experts

Invités à s'adresser en plénière aux évêques de France, Michel Lepetit et Dominique Bourg ont déployé toute leur énergie (renouvelable) pour rappeler que la relation de l'humanité à son environnement est une question hautement spirituelle. A l'appui : graphiques, humour et phrases « choc »... à faire fondre les calottes.

Polytechnicien, conseiller dans la finance, Michel Lepetit est l'apôtre d'une économie « décarbonnée ». Il a donc dressé l'état des lieux des ressources énergétiques (pétrole, gaz et charbon) et expliqué qu'elles ne sont pas infinies.

« Nous sommes dans le pic pétrolier » a martelé l'intervenant. Après ce pic de production d'or noir, elle chutera. Or la demande est toujours forte et la production devient plus difficile en raison de l'épuisement des puits existants et des difficultés d'accès aux nouveaux gisements. On évalue à 2 milliards la quantité de barils encore extractible. Moins facilement transportable, le gaz n'est pas une solution. Le charbon disponible encore sous terre ferait bien d'y rester. Son extraction entraîne l'émission de gaz à effet de serre, le fameux CO2, responsable du réchauffement climatique que plus aucun scientifique n'ose contester.

Avec le réchauffement climatique justement, la hausse des températures pourrait faire advenir « un autre monde » prévient-il. Rien à voir malheureusement avec le Royaume de Dieu. En effet, les océans ne pourront pas absorber éternellement le CO2 : eux-mêmes se réchauffent. Le tableau final dépeint par l'expert prend les couleurs de l'Apocalypse : événements extrêmes se multiplieront, à l'image de la sécheresse en Australie (2007) ou de la canicule en Russie (2009).

Dans la primitive Eglise, membre de la communauté chargé de l'annonce de l'Evangile.

Réinterroger les fondamentaux de notre civilisation
« Philosophe de l'environnement et du Développement durable », auteur de « Pour une démocratie écologique » paru en septembre 2010 (Seuil), Dominique Bourg a souligné l'échec de 30 ans de Développement durable.

Le tandem « lutte contre la pauvreté » et « protection de l'environnement » n'a pas tenu ses promesses. L'impasse est d'avoir misé sur le progrès technologique qui finalement ne profite qu'à une minorité et sans changer nos modes de vie et notre logique de consommation sans fin.

L'expert a prédit des « tensions » autour des ressources : minéraux, eau douce, alimentation. "Dépêchez-vous de manger du poisson !" Certains sont en voie de disparition, comme le thon rouge qu'on trouve plus dans les frigos japonais qu'en mer. Et si les sols deviennent stériles, comment nourrir les troupeaux quand la production d'1kg de bœuf nécessite 7 à 10 kg de céréales ?

Après avoir démontré que nous sommes déjà « au taquet » pour les ressources, l'expert a enchaîné sur la dérégulation de la biosphère. Il notamment donné en exemple la disparition progressive de terres émergées, en raison de l'élévation du niveau des mers.

« Nos conditions de vie vont se pourrir » a-t-il annoncé en concluant par un appel à la responsabilité et à la créativité. Pour lui, c'est une chance, nous devons « réinterroger les fondamentaux de notre civilisation ». Aux évêques d'être prophétiques et d'acompagner les hommes vers une autre croissance.

L'audition d'experts a été la première étape du groupe de travail épiscopal mené par Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes et Président de Pax Christi.
A Lourdes, les évêques ont plusieurs carrefours (à huis clos) sur les thèmes suivants : agriculture, énergie, réchauffement climatique, économie & environnement, préservation de la biodiversité.
Mgr Stenger rendra les conclusions de leurs travaux lundi 8 novembre 2010.
source : Conférence des évêques de France

jeudi 4 novembre 2010

« Sur l’écologie, la société civile est en attente des positions de l’Eglise » article paru dans la Croix du 03/11/2010

La Croix du 03/11/2010
« Sur l’écologie, la société civile est en attente des positions de l’Eglise »

Nommé en mars dernier, le « monsieur écologie » de la Conférence des évêques estime que l’Église doit faire entendre sa voix sur les questions environnementales

ENTRETIEN
Jean-Hugues Bartet
Responsable du département « Environnement et modes de vie » à la Conférence des évêques de France

La Croix : Comment expliquer que l’écologie soit au programme cette année de l’Assemblée plénière des évêques de France ?

Jean-Hugues Bartet : L’Église de France se rend compte depuis plusieurs années que l’écologie est dans son champ de compétences. Non seulement sur un plan social, mais aussi par son aspect théologique.

Aimer son prochain, c’est se soucier de l’environnement et de la planète. L’écologie, c’est l’attention que nous portons à la maison commune. Et ce souci conduit forcément à la question : qui sommes-nous dans l’univers ?

Or, l’Église, comme l’a rappelé autrefois le cardinal Ratzinger, a longtemps négligé la théologie de la Création. Ainsi, l’Église de France, traditionnellement ancrée sur les questions sociales, avait un certain retard. Nous avions tendance à considérer que l’écologie, c’était un « plus » que seuls les riches pouvaient s’offrir.
Comment est-elle devenue un sujet de préoccupation pour les évêques ?

Cela fait quarante ans que les papes nous disent de nous préoccuper d’environnement. Depuis une vingtaine d’années, plusieurs associations, notamment Pax Christi, élaborent une réflexion, des documents d’information sur le sujet. En 1999, le livret La création au risque de l’environnement avait jeté les bases d’un travail théologique.

Sur ces sujets, l’Église de France a progressé au rythme lent de la société, si bien que, l’an dernier, lors de l’Assemblée plénière, les évêques ont décidé de créer un groupe de travail, qui va rendre ses conclusions le 8 novembre.
De quelle manière l’Église arrive-t-elle à faire entendre sa voix ?

Pour l’instant, elle ne dispose pas de lobbys… Il existe un petit réseau œcuménique et des groupes locaux qui essaient de faire aboutir des actions, notamment en matière d’urbanisme, de protection de l’environnement naturel. Il y a aussi les campagnes sur le thème « vivre autrement » organisées par un collectif de 27 associations.

Pour l’heure, le rôle clé de l’Église est d’aider à réfléchir. Et je suis frappé de constater que la société civile est en attente des réflexions des responsables religieux et des « porteurs de sens ». On l’a vu notamment au moment du « Grenelle de l’environnement », avant lequel les responsables religieux ont été invités par le ministre à s’exprimer.

D’ailleurs, je remarque que les intuitions de l’Église, en particulier pour le développement durable, sont reprises par la société. La première conférence de Stockholm sur l’environnement, en 1972 ,avait été ouverte par un message de Paul VI…
Quelles relations entretenez-vous avec les autres défenseurs de l’écologie, sachant que la plupart ne sont pas forcément proches des positions de l’Église ?

La politisation des écologistes et leur héritage libertaire ont freiné manifestement les relations avec l’Église. Mais l’ambiance s’est améliorée. Nicolas Hulot a signé la préface du livre La Création au risque de l’environnement , publié par la Conférence des évêques de France en 2008. Dans ces domaines, les relations sont potentiellement sympathiques, mais elles ne sont pas encore structurées.
Vous avez été nommé en mars à la tête du département « environnement et modes de vie » au sein du Conseil « famille et société » de la Conférence des évêques de France. Quel est votre rôle ?

Ma nomination a un aspect symbolique : elle est le signe que la Conférence des évêques considère l’écologie comme une question à part entière de la vie des chrétiens. Tous ceux qui mènent des initiatives dans ce domaine ont désormais un interlocuteur.

J’aimerais à l’avenir pouvoir proposer des kits de sensibilisation à l’écologie à destination des paroisses. Même si les associations écologistes ne nous ont pas attendus pour faire du bon travail, je crois que nous devons faire entendre notre propre voix. Les questions environnementales sont trop souvent envisagées sous l’angle d’une menace potentielle qu’il faudrait conjurer. Les chrétiens sont porteurs d’une espérance, en lien avec la Création.

Recueilli par Bruno BOUVET