jeudi 1 septembre 2011

Quand les religions s’unissent pour le développement durable

Un fait d’actualité de cet été est passé relativement inaperçu. Et pourtant, il est de la plus haute importance. Pour la paix entre les religions, d’une part, et la protection de l’environnement, d’autre part : des dirigeants des trois grands cultes monothéistes se sont en effet réunis à Jérusalem pour lancer une campagne en faveur de l’écologie. Il faut dire aussi que l’islam, le judaïsme et le christianisme ont leur mot à dire sur le sujet…

« Selon les premiers chapitres de la Genèse, le devoir originel imposé au premier homme et à la première femme est non seulement de développer la Terre, mais aussi de la protéger » (David Rosen, rabbin)
Trouver la force et la motivation pour défendre l’environnement dans la foi : voilà l’idée du « Centre inter-religieux pour le développement durable », créé fin juillet à Jérusalem par des représentants des trois grandes religions monothéistes. « Nous devons étudier ensemble les problèmes écologiques, car nous partageons un destin commun. Si la Terre est polluée, cela touchera aussi bien les musulmans que les chrétiens et les juifs », a fait valoir l’évêque catholique romain William Shomalie.

Aussi, il est prévu qu’une conférence internationale réunissant les « leaders religieux » de l’islam, du judaïsme et du christianisme (notamment du catholicisme et du protestantisme) soit organisée en marge de l’Assemblée générale de l’ONU en 2012. Objectif : promouvoir le développement durable dans le monde, ce qui serait un formidable coup de pouce pour le concept, étant donné l’aura et les réseaux des grandes religions.

L’autre projet du Centre inter-religieux, c’est « lancer une campagne en Amérique du Nord pour sensibiliser les enseignants des religions musulmane, chrétienne et juive, ainsi que ceux du bouddhisme et de l’hindouisme, aux problèmes écologiques dans la perspective de la foi », a expliqué le rabbin Yonatan Neril. Un communiqué a par ailleurs été émis, dans lequel l’ensemble des croyants et leurs dirigeants politiques sont appelés à « adopter des mesures fortes, et dont l’efficacité a été scientifiquement prouvée, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et éviter ainsi les graves dangers d’une crise climatique majeure ».

Ecologie et religions : un lien sacré

Même si l’environnementalisme tarde à être adopté par les grands cultes monothéismes, il n’est cela dit pas vraiment étonnant que les religions prennent la parole sur le sujet : « Selon les premiers chapitres de la Genèse (le premier livre de la Torah, Bible hébraïque ou Ancien Testament, ndlr), le devoir originel imposé au premier homme et à la première femme est non seulement de développer la Terre, mais aussi de la protéger », a en effet rappelé le rabbin David Rosen, appuyé par le vice-ministre pour les Affaires religieuses de l’Autorité palestinienne Haj Salah Zuheika.

L’islam, de son côté, peut d’ailleurs s’appuyer sur plus de 300 versets du Coran traitant des questions écologiques. Parmi eux : « Mangez et buvez des dons que Dieu vous a octroyé ; ne semez pas le trouble sur la Terre ! » (Sourate 2, verset 60). Quant à la religion catholique, elle peut compter sur l’engagement de Benoît XVI en la matière, qui suit la voie de son prédécesseur Jean-Paul II. Multipliant les appels à la « responsabilité écologique », le pape voit dans le développement durable un facteur décisif de paix dans le monde : « C’est un objectif partagé par tous, une condition indispensable à la paix, que de contrôler les ressources naturelles de la Terre avec justice et sagesse », avait-il par exemple déclaré lors de ses vœux pour le nouvel an 2010.
Yann Cohignac tiré de developpementdurable.com

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