lundi 30 août 2010

Un vent mauvais souffle sur l'éolien girondin

Environnement Les restrictions du Grenelle II pourraient mettre en péril des projets économiques

Le vote, demain, du projet de loi Grenelle II à l'Assemblée nationale pourrait contrarier les ambitions girondines. En effet, l'implantation d'éoliennes pourrait devenir beaucoup plus compliquée car la loi imposerait des projets de cinq mâts minimum, à une distance de 500 m des zones urbanisables. Ces zones seseraient par ailleurs classées pour la protection de l'environnement, comme les usine chimiques Seveso, un comble pour l'énergie renouvelable. Cela pourrait mettre à mal « 70% des projets potentiels », selon Philippe Plisson, député PS de Gironde et démissionnaire de la mission parlementaire sur l'éolien (il l'a quittée en mars en raison des positions anti-éoliennes de certains membres).

Il est également porteur du projet de ferme éolienne le plus avancé du département, à Saint-Ciers-sur-Gironde, remis en cause par la loi. «Pour respecter tous les critères [les distances avec les habitations et entre les mâts, notamment, il faudrait 100 hectares de surface en continu, et c'est impossible.» Par ailleurs, le projet girondin ne devrait pas dépasser trois mâts, alors que la future loi en prévoit cinq au minimum. Malgré le Grenelle II, Philippe Plisson a l'intention de poursuivre, même si cela est voué à l'échec. D'autres projets au Verdon et à Saint-Savin vont peut-être devoir revoir leur copie. «Ces décisions auront des conséquences écologiques, regrette-t-il, mais aussi économiques.»

Blanquefort mise sur l'éolien
Selon lui, des industriels risquent de ne pas s'engager si la loi passe, « il y a des doutes et des inquiétudes ». Un aspect qui concerne tout particulièrement la Gironde puisque Blanquefort souhaite développer sa zone industrielle autour des éco-­activités, dont l'éolien. La ville envisage la création de 2 000 emplois dans les deux ans. First Aquitaine Industries devrait accueillir un atelier de production de couronnes pour les éoliennes. De leur côté, EADS Astrium et Vergnet envisagent d'établir la seconde usine française de fabrication de pales, avec 350 emplois à la clé. A priori, ces projets ne seraient pas menacés, mais la loi pourrait refroidir de nouveaux investisseurs. Dès l'annonce des restrictions appliquées aux éoliennes, des élus socialistes locaux, dont Vincent Feltesse, président PS de la CUB et maire de Blanquefort, ont publié une tribune dans Le Monde pour exprimer leurs inquiétudes. Alain Juppé a également, de son côté, manifesté son mécontentement.

Orianne Dupont dans
http://www.20minutes.fr/article/403365/Bordeaux-Un-vent-mauvais-souffle-sur-l-eolien-girondin.php

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